i et la quietude seraient
venus, elle ferait transporter le prince dans sa maison de campagne
et elle saurait bien le decider a adopter ses vues. Plus tard, aussi,
lorsque cette vaste intrigue serait bien amorcee, elle s'occuperait de
son fils... le fils de Pardaillan.
Un seul point noir: d'Espinosa paraissait etre admirablement renseigne
au sujet de cette conspiration dont le duc de Castrana etait le chef
avere et dont elle etait elle, le chef occulte.
D'Espinosa devait, par consequent, connaitre son role a elle, dans cette
affaire. Cependant, il ne lui en avait jamais souffle mot. Une chose
aussi l'agacait. Elle sentait planer autour d'elle et meme chez elle une
surveillance occulte qui, a la longue, devenait intolerable.
Fausta avait compris. Somme toute, elle etait prisonniere. Cela ne
l'inquietait pas autrement. Elle savait que, lorsqu'elle le voudrait,
elle saurait fausser compagnie a son terrible allie: d'Espinosa. Mais
cela l'enervait et elle se demandait, sans pouvoir se faire une reponse
satisfaisante, quelles etaient les intentions du grand inquisiteur a son
egard:
Tout ceci avait ete cause que, pendant les quinze jours qu'avait dure la
detention de Pardaillan, elle s'etait tenue sur une extreme reserve.
Tous les jours, elle allait voir d'Espinosa et s'informait de
Pardaillan. D'Espinosa lui rendait compte de l'etat du prisonnier et de
ce qui avait ete fait ou se preparait.
La veille de ce jour ou nous avons vu Pardaillan arracher la Giralda aux
griffes de Barba Roja, elle etait allee, dans la soiree, faire sa visite
au grand inquisiteur. A ses questions, d'Espinosa, sur un ton etrange,
avait repondu:
--Les tourments du sire de Pardaillan sont termines.
--Dois-je comprendre qu'il est mort? avait demande Fausta.
Et le grand inquisiteur, sans vouloir s'expliquer davantage, avait
repete sa phrase:
--Ses tourments sont termines.
En ce qui concernait don Almaran, elle avait appris que, completement
remis, il avait projete d'aller le lendemain au chateau de Bib-Alzar, ou
l'appelait il ne savait quelle affaire.
Fausta avait souri. Elle savait, elle, quelle etait cette affaire qui
appelait Barba Roja a la forteresse de Bib-Alzar. Et elle etait rentree
chez elle.
Or, ce jour, une heure environ apres le moment ou nous avons vu
Pardaillan s'eloigner en murmurant: "A nous deux, Fausta!", la princesse
se trouvait dans ce petit oratoire de sa maison de campagne qui, on ne
l'a pas oublie sans d
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