nd inquisiteur.
Cette defense, bien entendu, ne concernait que les officiers et soldats,
et non les serviteurs.
La grand-route passait au pied de l'eminence que dominait le chateau.
La, elle bifurquait et s'ouvrait un sentier, assez large pour permettre
a la litiere royale de passer. C'etait le seul chemin visible qui
permettait d'aboutir du chateau a la route.
Il devait certainement y avoir d'autres voies souterraines qui
permettaient de gagner la campagne, mais personne ne les connaissait, a
part le gouverneur, et encore n'etait-ce pas bien sur.
Telles etaient les explications que le Chico avait donnees a Pardaillan.
Lorsqu'ils arriverent au pied de l'eminence, il etait un peu plus de dix
heures.
Pardaillan etait donc en avance de pres d'une heure sur l'heure que lui
avait indiquee d'Espinosa.
D'un coup d'oeil expert, il eut tot fait de se rendre compte de la
disposition, et vit avec satisfaction que toute personne qui sortirait
de la forteresse devait passer forcement devant lui. Donc, il etait
impossible qu'on emmenat la Giralda sans qu'on la vit.
En attendant, il placa le Chico en sentinelle, derriere un quartier de
roche, dans un endroit assez eloigne de la porte d'entree.
Il n'avait nullement besoin de faire surveiller cet endroit, mais il
tenait a ce que le petit homme qui, en tant que combattant, ne pouvait
lui etre d'aucune utilite, ne se trouvat pas expose inutilement.
Apres quoi, tranquille de ce cote, il vint se poster a quelques toises
du pont-levis, en se dissimulant de son mieux dans l'herbe qui poussait,
haute et drue, sur les cotes, bordant les fosses de la petite esplanade
qui s'etendait devant l'entree du chateau fort. Et il attendit.
Il entendit enfin le bruit des chaines qui se deroulaient et vit le
pont-levis s'abaisser lentement.
Il eut un sourire de satisfaction et, sans se redresser, il mit l'epee a
la main.
En effet, c'etait bien Barba Roja tenant dans ses bras la Giralda
endormie ou evanouie.
Mais le colosse etait entoure d'une troupe d'hommes d'armes dont les
sinistres physionomies etaient, a elles seules, un epouvantail capable
de mettre en fuite le plus resolu des chercheurs d'aventures. Et, en
tete de la troupe qui pouvait bien se composer d'une quinzaine de
sacripants, tous gens de sac et de corde, soigneusement tries sur
le volet, immediatement derriere Barba Roja venaient l'ex-bachelier
Centurion et son sergent Barrigon.
Pardaillan ne preta qu'une medioc
|