lierement
les cordeliers, deja frappes dans leurs chefs, Ronsin, Vincent, Hebert, et
regardes depuis comme suspects. Ainsi, toutes les societes sectionnaires
etaient fletries par cette declaration, et les cordeliers allaient subir un
rapport.
L'effet qu'on esperait de cette mesure ne fut pas long-temps a se faire
attendre. Toutes les societes sectionnaires, intimidees ou averties,
vinrent l'une apres l'autre a la convention et aux jacobins declarer leur
dissolution volontaire. Toutes felicitaient egalement la convention et les
jacobins, et declaraient que, reunies dans l'interet public, elles se
separaient volontairement, puisqu'on avait juge que leurs reunions
nuisaient a la cause qu'elles voulaient servir. Des cet instant, il ne
resta plus a Paris que la societe-mere des jacobins, et, dans les
provinces, que les societes affiliees. A la verite, celle des cordeliers
subsistait encore a cote de sa rivale. Creee jadis par Danton, ingrate
envers son fondateur, et toute devouee depuis a Hebert, Ronsin et Vincent,
elle avait inquiete un moment le gouvernement, et rivalise avec les
jacobins. Il s'y reunissait encore les debris des bureaux de Vincent et de
l'armee revolutionnaire. On ne pouvait pas la dissoudre; on fit le rapport
qui la concernait. Il fut reconnu que depuis quelque temps elle ne
correspondait que tres rarement et tres negligemment avec les jacobins, et
que par consequent il etait pour ainsi dire inutile de lui conserver la
correspondance. On proposa, a cette occasion, d'examiner s'il fallait a
Paris plus d'une societe populaire. On osa meme dire qu'il faudrait etablir
un seul centre d'opinion, et le placer aux Jacobins. La societe passa a
l'ordre du jour sur toutes ces propositions, et ne decida pas meme si la
correspondance serait accordee aux cordeliers. Mais ce club jadis celebre
avait termine son existence: entierement abandonne, il ne comptait plus
pour rien, et les jacobins resterent, avec le cortege de leurs societes
affiliees, seuls maitres et regulateurs de l'opinion.
Apres avoir centralise, si on peut le dire, l'opinion, on songea a en
regulariser l'expression, a la rendre moins bruyante et moins incommode
pour le gouvernement. La censure continuelle et la denonciation des
fonctionnaires publics, magistrats, deputes, generaux, administrateurs,
avait fait jusqu'alors la principale occupation des jacobins. Cette fureur
de poursuivre et d'attaquer sans cesse les agens[1] de l'autorite avait eu
ses i
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