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proposition fut acceptee. Nous en trouvames facilement, le chemin, car
nous avions, pour premier guide, l'homme que Beloque avait laisse
mort, ensuite le dragon sur lequel j'etais tombe, et que nous
retrouvames avec son manteau et sa chaussure de moins. Apres avoir
passe le fond ou etaient les affuts de canon, et ou j'avais failli
m'endormir, nous arrivames a l'endroit ou j'avais fait mes remarques
dans la neige. Ayant descendu la rampe moins vite que la veille,
j'arrivai a la porte que nous trouvames fermee. Nous frappames, mais
personne ne repondit. Elle fut enfoncee de suite, mais les oiseaux
etaient envoles; nous n'y trouvames qu'un seul individu, tellement
ivre qu'il ne pouvait parler. Je le reconnus pour l'Allemand qui avait
voulu me mettre a la porte. Il etait enveloppe d'une grosse capote de
peau de mouton qu'un musicien du regiment lui enleva, malgre tout ce
qu'il put faire pour la defendre. Nous y trouvames plusieurs
portemanteaux et une malle; tout cela avait ete vole pendant la nuit,
mais tout etait vide, ainsi que la barrique que le soldat badois avait
apportee et que nous reconnumes pour avoir contenu du genievre.
Avant de reprendre le chemin du camp, je considerai la position ou
j'etais et je vis avec surprise que, pendant la nuit, j'avais beaucoup
marche sans avoir fait beaucoup de chemin: je n'avais fait que tourner
autour de l'eglise.
Nous retournames au camp. Chemin faisant, je rencontrai plusieurs
hommes du regiment, que je reunis a ceux qui etaient avec moi. Un
instant apres, j'apercus de loin un sous-officier du regiment, que je
reconnus de suite a son sac blanc pour celui que je cherchais,
Grangier. Je l'avais deja embrasse qu'il ne m'avait pas encore
reconnu, tant j'etais change. Nous nous cherchions l'un et l'autre,
car il me dit que, depuis la veille, une heure apres l'arrivee du
regiment, il avait ete a l'endroit ou il etait pour me chercher, mais
que personne n'avait pu lui dire ou j'etais et que, si j'avais eu la
patience d'attendre, il m'aurait conduit ou il etait loge, car il
m'attendait avec une bonne soupe pour me restaurer et de la paille
pour me coucher. Il me suivit jusqu'au camp, ou j'arrivai en ordre
avec dix-neuf hommes. Un instant apres, Grangier me fit signe; je le
suivis, il ouvrit son sac et en tira un morceau de viande de boeuf
cuit qu'il avait, me dit-il, reserve pour moi, ainsi qu'un morceau de
pain de munition.
Il y avait vingt trois jours que je n'en avais man
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