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milliers temoignent d'une habilete peu commune. Le relief en est leger,
la couleur sobre, la composition bien entendue. Les architectures,
les arbres, la vegetation, les accidents de terrain sont indiques
sommairement, et la seulement ou ils sont necessaires a l'intelligence
de la scene representee. En revanche, l'homme et les animaux sont
traites avec une abondance de detail, une verite d'allures, et parfois
une energie de rendu, que les ecoles posterieures ont rarement au meme
degre. Les six panneaux en bois du tombeau d'Hosi, au musee de Boulaq,
sont peut-etre ce que nous avons de mieux en ce genre. Mariette les
attribuait a la IIIe dynastie, et peut-etre a-t-il raison de le faire:
je pencherai pourtant a en placer l'execution sous la Ve. La donnee du
tableau n'est rien: Hosi, debout (Fig.180) ou assis, et, au-dessus de
sa tete, quatre ou cinq colonnes d'hieroglyphes. Mais, quelle fermete de
trait, quelle entente du modele, quelle souplesse d'execution! Jamais on
n'a taille le bois d'une main plus ferme et d'un ciseau plus delicat.
[Illustration: Fig. 180]
Les statues ne presentent point la variete de gestes et d'attitudes
qu'on admire dans les tableaux. Un pleureur, une femme qui ecrase le
grain du menage, le boulanger qui brasse la pate sont aussi rares en
ronde bosse qu'ils sont frequents en bas-reliefs. La plupart des
personnages sont tantot debout et marchant, la jambe en avant, tantot
debout, mais immobiles et les deux pieds reunis, tantot assis sur un
siege ou sur un de de pierre, quelquefois agenouilles, plus souvent
accroupis le buste droit et les jambes a plat sur le sol, comme les
fellahs d'aujourd'hui. Cette monotonie voulue s'expliquerait peu si l'on
ne connaissait l'usage auquel ces images etaient destinees. Elles
representaient le mort pour qui le tombeau avait ete creuse, ses
parents, ses employes, ses esclaves, les gens de sa famille. Le maitre
est toujours assis ou debout, et il ne pouvait guere avoir d'autre
position. Le tombeau en effet est la maison ou il repose de la vie,
comme il faisait jadis dans sa maison terrestre, et les scenes tracees
sur les parois nous montrent les actes qu'il y accomplissait
officiellement. Ici, il assiste aux travaux preliminaires de l'offrande
qui le nourrit, la semaille et la recolte, l'eleve des bestiaux, la
peche, la chasse, les manipulations des metiers, et _surveille toutes
les oeuvres qu'on accomplit pour la demeure eternelle_: il est alors
debout, la
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