Hor de la collection Posno (Fig.271). Debout, les bras
lances en avant, a hauteur de la tete, il souleve le vase a libations et
en verse le contenu sur un roi jadis place devant lui. La rudesse est
moins sensible dans les trois autres figures, surtout dans celle qui
porte le nom de Mosou grave a la pointe sur la poitrine, a l'endroit du
coeur (Fig.272). Elle est debout, comme Hor, le pied gauche en avant, le
bras gauche tombant pres de la cuisse. La main droite, relevee a la
hauteur du sein, tenait le baton de commandement. Le torse est nu, les
reins sont ceints du pagne raye, dont la pointe retombe carrement entre
les deux cuisses. La tete est coiffee de la perruque courte, a petites
meches fines, imbriquees l'une sur l'autre. L'oreille est ronde et
grande. Les yeux, bien ouverts, etaient sertis d'argent et ont ete voles
par quelque fellah. Les traits ont une expression remarquable de hauteur
et de fermete. Que dire, apres cela, des milliers d'Osiris, d'Isis, de
Nephthys, d'Hor, de Nofirtoum, qu'on a retires du sable et des decombres
a Saqqarah, a Bubaste et dans toutes les villes du Delta? Beaucoup, sans
doute, sont de charmants morceaux de vitrine et se recommandent par la
perfection de la fonte ou par la delicatesse du travail; mais la plupart
sont des objets de commerce, fabriques pendant des siecles sur les memes
modeles, et peut-etre dans les memes moules, pour l'edification des
devots et des pelerins. Ils sont mous, vulgaires, sans originalite, et
ne se distinguent non plus les uns des autres que les milliers de
figurines coloriees, dont nos marchands d'objets de saintete encombrent
leurs etalages. Seules, les images d'animaux, les beliers, les sphinx,
les lions surtout, garderent jusqu'a la fin un cachet d'individualite
des plus prononces. Les Egyptiens avaient pour les felins une
predilection particuliere: ils ont represente le lion dans toutes les
attitudes, chassant l'antilope, se ruant sur les chasseurs, blesse et se
retournant pour mordre sa blessure, au repos et couche d'un calme
dedaigneux, et nul peuple ne l'a rendu avec pareille connaissance de ses
Habitudes ni avec pareille intensite de vie. Plusieurs dieux et
plusieurs deesses, Shou, Anhouri, Bastit, Sokhit, Tafnout, avaient forme
de lion ou de chat, et comme le culte en etait plus populaire dans le
delta que partout ailleurs, il ne se passe guere d'annees ou l'on ne
deterre, au milieu des ruines de Bubastis, de Tanis, de Mendes ou de
quelque ville moi
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