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malachite: celui des metaux nobles, l'or, l'electrum, l'argent; celui
des metaux vils, le cuivre, le fer, le plomb, auquel on joignit plus
tard l'etain.
Le fer etait reserve aux armes et aux outils de fatigue, ciseaux de
sculpteur et de macon, tranchants de hache ou d'herminette, lames de
couteaux ou de scies. Le plomb ne servait guere. On en incrustait
parfois les battants de portes des temples, des coffrets, des meubles,
et on en fabriquait de petites statues de divinites, surtout des Osiris
ou des Anubis. Le cuivre pur etait trop mou pour resister a l'usage
courant: le bronze etait le metal favori des Egyptiens. Il n'est pas
vrai qu'ils aient reussi, comme on l'a dit souvent, a lui procurer par
la trempe la durete du fer ou de l'acier, mais ils ont su en obtenir des
qualites tres differentes, en variant les elements et les proportions de
l'alliage. La plupart des objets examines jusqu'a present ont donne les
quantites de cuivre et d'etain employees aujourd'hui encore a la
fabrication du bronze commun. Ceux que Vauquelin etudia, en 1825,
renfermaient 84 pour 100 de cuivre, 14 d'etain, 1 de fer et d'autres
matieres. Un ciseau, rapporte d'Egypte par Wilkinson, ne contenait que
5,9 pour 100 d'etain, 0,1 de fer et 94 de cuivre. Des debris de
statuettes et de miroirs, analyses plus recemment, ont rendu une
quantite notable d'or ou d'argent, et correspondent aux airains de
Corinthe. D'autres ont la teinte et la composition du laiton. Beaucoup
des plus soignes resistent d'une maniere etonnante a l'humidite, et
s'oxydent tres difficilement; on les frottait encore chauds d'un vernis
resineux, qui en remplissait les pores et laissait a la surface une
patine inalterable. Chaque espece avait son emploi: le bronze ordinaire
pour les armes et pour les amulettes communs, les alliages analogues au
laiton pour les ustensiles de menage, les bronzes d'or et d'argent pour
les miroirs, les armes de prix, les statuettes de luxe. Aucun des
tableaux que j'ai vus dans les tombes ne represente la fonte et le
travail du bronze, mais l'examen des objets eux-memes supplee a ce
defaut des monuments figures. Les outils, les armes, les anneaux, les
vases a bon marche etaient partie forges, partie coules d'un seul coup
dans des moules en terre refractaire ou en pierre. Tout ce qui etait
oeuvre d'art etait coule en un ou plusieurs morceaux, selon les cas,
puis les pieces ajustees, soudees et retouchees au burin. Le procede le
plus frequemmen
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