de divinites ou d'animaux, dessinees probablement a
l'aiguille. Aucune des etoffes qu'on a trouvees jusqu'a present sur les
momies royales n'est decoree de la sorte et ne nous permet de juger la
qualite et la technique de ce travail. Une fois, seulement, j'ai
decouvert, sur le corps d'une des princesses de Deir-el-Bahari, un
cartouche brode en fil rose pale. Les Egyptiens de la bonne epoque
paraissent avoir estime particulierement les etoffes unies, surtout les
blanches. Ils les fabriquaient avec une habilete merveilleuse, sur un
metier identique de tous points a celui qu'ils avaient invente pour la
tapisserie. Les portions de linceul qui enveloppent les mains et les
bras de Thoutmos III sont aussi tenues que la plus fine mousseline de
l'Inde, et meriteraient le nom d'_air tisse_, aussi bien au moins que
les gazes de Cos. C'est la toutefois pure question de metier ou l'art
n'a rien a reclamer. L'usage de la broderie et de la tapisserie ne se
repandit communement en Egypte que vers la fin de la domination persane
et le commencement de la domination grecque, sous l'influence des
premiers Lagides. Alexandrie fut peuplee en partie de colons pheniciens,
syriens, juifs qui y apporterent avec eux les procedes de fabrication
usites dans leur pays et y fonderent des manufactures bientot
florissantes. Pline attribue aux Alexandrins l'invention de tisser a
plusieurs lisses les etoffes qu'on appelle brocarts (polymita); et, au
temps des premiers Cesars, c'etait un fait reconnu que "l'aiguille de
Babylone etait desormais vaincue par le peigne du Nil". Les tapisseries
alexandrines n'etaient pas decorees presque exclusivement de dessins
geometriques, comme les vieilles tapisseries egyptiennes: on y voyait,
au temoignage des anciens, des figures d'animaux et meme d'hommes. Rien
ne nous est reste des chefs-d'oeuvre qui remplissaient le palais des
Ptolemees, mais des fragments ont ete decouverts en Egypte, qu'on peut
attribuer a la basse epoque imperiale, l'enfant a l'oie, decrit par
Wilkinson, les divinites marines d'une piece que j'ai achetee a Coptos.
Les nombreux linceuls brodes et garnis de bandes en tapisserie, qu'on a
decouverts recemment au Fayoum et pres d'Akhmim, proviennent presque
tous de tombes coptes et relevent, par consequent, de l'art byzantin
plus que de l'art egyptien.
3.--LES METAUX.
On partageait les metaux en deux groupes, separes par la mention de
quelques especes de pierres precieuses, comme le lapis-lazul
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