t au-dessus. La technique de cet
objet est tres curieuse. Les hieroglyphes et les figures etaient
decoupes dans de larges feuilles de cuir, comme nous faisons nos
chiffres et nos lettres dans des plaques en cuivre. On cousait ensuite,
sous les vides ainsi menages, des lanieres de cuir de la couleur qu'on
voulait donner aux ornements ou aux caracteres, et, pour dissimuler le
rapiecage, on etalait par derriere de longs morceaux de cuir blanc ou
jaune clair. Malgre les difficultes d'agencement que presente ce
travail, le resultat obtenu est des plus remarquables. La silhouette des
gazelles, des scarabees et des fleurs est aussi nette et aussi elegante
que si elle etait tracee au pinceau sur une muraille ou sur une feuille
de papyrus. Le choix des motifs est heureux, la couleur harmonieuse et
vive a la fois. Les ouvriers qui ont concu et execute le dais d'Isimkheb
avaient une longue pratique de ce systeme de decoration et du genre de
dessin qu'il comportait. Je ne doute pas, quant a moi, que les coussins
des fauteuils et des divans royaux, les voiles des barques funeraires ou
divines sur lesquelles on embarquait les momies et les statues des
dieux, ne fussent le plus souvent en cuir. La voile en damier d'une des
barques peintes au tombeau de Ramses III (Fig.265) rappelle a s'y
meprendre les pans en damier du dais. Les vautours et les oiseaux
fantastiques d'une autre barque (Fig.266) ne sont ni plus etranges ni
plus difficiles a obtenir en cuir que les vautours et les gazelles
d'Isimkheb.
[Illustration: Fig. 262]
[Illustration: Fig. 263]
[Illustration: Fig. 264]
[Illustration: Fig. 265]
[Illustration: Fig. 266]
Les temoignages anciens nous permettent d'affirmer que les Egyptiens
d'autrefois brodaient aussi bien que ceux du moyen age. Les deux
cuirasses qu'Amasis donna, l'une aux Lacedemoniens, l'autre au temple
d'Athena a Lindos, etaient en lin, mais ornees de figures d'animaux en
fil d'or et de pourpre: chaque fil se composait de trois cent
soixante-cinq brins tous distincts. Si nous remontons plus haut, nous
voyons, par les monuments figures, que les Pharaons avaient des
vetements charges de bordures en tapisserie ou en broderie, appliquees
ou executees a meme l'etoffe. Les plus simples consistent en une ou
plusieurs bandes de nuance foncee courant parallelement au lisere.
Ailleurs, on apercoit des palmettes ou des series de disques et de
points, des feuillages, des meandres, et meme, ca et la, des figures
d'hommes,
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