. Des batons de croisure, disposes
d'espace en espace, facilitent l'introduction des broches chargees de
fils. Le travail commencait par en bas, ainsi qu'on fait encore aux
Gobelins. Le tissu etait tasse et egalise au moyen d'un peigne grossier,
puis enroule au fur et a mesure sur le cylindre inferieur. On fabriquait
ainsi des tentures et des tapis decores les uns de figures, les autres
de dessins geometriques, zigzags ou damiers (Fig.263); toutefois, un
examen attentif des monuments m'a demontre que la plupart des sujets ou
l'on a cru reconnaitre des exemples de tapisserie sont en cuir peint et
decoupe. L'industrie du cuir etait tres florissante. Il y a peu de
musees qui ne possedent une paire au moins de sandales ou de ces
bretelles de momie, dont les bouts sont en peau estampee, et portent une
figure de dieu ou de Pharaon, une legende hieroglyphique, une rosace,
parfois le tout reuni. Ces petits monuments ne remontent guere plus haut
que le temps des grands-pretres d'Ammon ou des premiers Bubastites.
C'est a la meme epoque qu'on doit attribuer l'immense dais du musee de
Boulaq. Le catafalque sur lequel la momie reposait, pendant le transport
de la maison mortuaire au tombeau, etait garni souvent d'une couverture
d'etoffe ou de cuir souple. Parfois les cotes retombaient droit, parfois
ils etaient releves en guise de rideaux par des embrasses et laissaient
apercevoir le cercueil. Le dais de Deir-el-Bahari fut prepare pour la
princesse Isimkheb, fille du grand-pretre Masahirti, femme du
grand-pretre Menkhopirri, mere du grand-pretre Pinotmou III. La piece
centrale, plus longue que large, se divise en trois bandes d'un cuir
bleu celeste qui a passe au gris perle. Les deux laterales sont semees
d'etoiles jaunes: sur celle du milieu s'etagent des vautours, dont les
ailes etendues protegent le mort. Quatre pieces, formees de carres verts
et rouges, disposes en damier, se rattachent aux quatre cotes. Celles
qui pendent sur les cotes longs sont reliees a la centrale par une
bordure d'ornements. A droite, des scarabees aux ailes deployees
alternent avec les cartouches du roi Pinotmou II, sous une frise de fers
de lance. A gauche, (Fig.264), le motif est plus complique. Une touffe
de lotus, flanquee des cartouches royaux, occupe le centre; viennent
ensuite deux antilopes agenouillees chacune sur une corbeille, puis deux
bouquets de papyrus, enfin deux scarabees, semblables a ceux de l'autre
bordure. La frise en fers de lance cour
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