a les reproduire exactement.
L'observation de tous les menus faits etait devenue instinctive chez
eux, et donnait aux moindres productions de leurs mains ce caractere de
realite dont nous sommes frappes aujourd'hui.
[Illustration: Fig. 248]
[Illustration: Fig. 249]
Les meubles n'etaient pas plus nombreux dans l'Egypte ancienne qu'ils ne
sont dans l'Egypte actuelle. Chez les pauvres, quelques nattes et des
huches en terre battue. Chez les gens de la classe moyenne, des coffrets
a linge et des escabeaux. Chez les riches seuls, des lits, des
fauteuils, des divans, des tables: armoires, buffets, dressoirs,
commodes, la plupart des pieces qui composent notre mobilier etaient
inconnus. L'art du menuisier n'en etait pas moins porte a un haut degre
de perfection des les anciennes dynasties. Les ais, dresses a
l'herminette, emmortaises, colles, reunis par des chevilles en bois dur
ou des epines d'acacia, jamais par des clous metalliques, etaient polis,
puis revetus de peintures. Les coffres sont generalement juches sur
quatre pieds droits, parfois assez eleves. Le couvercle est plat ou
arrondi selon une courbe speciale (Fig.250), que les Egyptiens ont
aimee de tout temps, rarement taille en pointe comme le toit de nos
maisons (Fig.25l). Il s'enleve le plus souvent tout entier, souvent il
tourne autour d'une cheville enfoncee dans l'epaisseur de l'un des
montants, parfois enfin il roule sur des pivots en bois, analogues a
ceux de nos armoires (Fig.252). Les panneaux, dont la grande surface se
pretait etonnamment a la decoration artistique, sont rehausses de
peintures, incrustes d'ivoire, d'argent, de plaques d'email, de bois
precieux. Peut-etre sommes-nous mal places aujourd'hui pour juger de
l'habilete que les Egyptiens deployaient a l'occasion, et de la variete
des formes qu'ils inventaient a chaque epoque. Presque tous les meubles
qui nous restent proviennent des tombeaux et sont, ou bien des
imitations a bon marche de meubles precieux destinees a etre enfermees
dans le caveau avec les morts, ou bien des meubles de nature
particuliere, dont l'usage etait exclusivement reserve aux momies.
[Illustration: Fig. 250]
[Illustration: Fig. 251]
[Illustration: Fig. 252]
Les momies etaient, en effet, les clients les plus certains des
menuisiers. Partout ailleurs, l'homme n'emportait au dela de la vie
qu'un petit nombre d'objets: en Egypte, il ne se contentait pas a moins
d'un mobilier complet. Le cercueil etait a lui seul un v
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