r au cercueil l'aspect general du corps
humain. Deux types sont alors en presence. Dans le plus ancien, la momie
sert de modele a son enveloppe. Les pieds et les jambes sont reunis tout
du long. Les saillies du genou, les rondeurs du mollet, de la cuisse et
du ventre, sont indiquees de facon sommaire et se modelent vaguement
sous le bois. La tete, seule vivante sur ce corps inerte, est degagee
entierement. Le mort est emprisonne dans une sorte de statue de
lui-meme, assez bien equilibree pour qu'on put, a l'occasion, la dresser
sur ses pieds comme sur une base. Ailleurs, il est etendu sur sa tombe,
et sa figure, sculptee en ronde bosse, sert de couvercle a sa momie. La
tete est chargee de la perruque a marteaux, la casaque de batiste
blanche presque transparente voile le buste a demi, le jupon couvre les
jambes de ses plis serres. Les pieds sont chausses de sandales
elegantes, les bras s'allongent ou se replient sur la poitrine, les
mains tiennent des emblemes divers, la croix ansee, la boucle de
ceinture, le tat, ou, comme la femme de Sennotmou a Boulaq, une
guirlande de lierre. Ce genre de gaine momiforme est rare sous les
dynasties menaphites; Menkaouri, le Mykerinos des Grecs, nous en a donne
pourtant un exemple memorable. Tres frequente a la XIe dynastie, elle
n'est souvent, alors, qu'un tronc d'arbre evide, ou l'on a sculpte
grossierement une tete et des pieds humains. Le masque est bariole de
couleurs eclatantes, jaune, rouge, vert; les cheveux et la coiffure sont
rayes de noir ou de bleu. Un collier s'etale pompeusement sur la
poitrine. Le reste du cercueil est, ou bien enveloppe des longues ailes
dorees d'Isis et de Nephthys, ou bien revetu d'un ton uniforme, jaune ou
blanc, et illustre parcimonieusement de figures ou de bandes
d'hieroglyphes bleues et noires. Les plus soignes parmi les cercueils
des rois de la XVIIIe dynastie, que j'ai deterres a Deir-el-Bahari,
appartiennent a ce type et ne se signalent que par le fini du travail et
par la perfection vraiment extraordinaire avec laquelle l'ouvrier a
reproduit les traits du souverain. Le masque d'Ahmos Ier, celui
d'Amenhotpou Ier, celui de Thoutmos II, sont de veritables
chefs-d'oeuvre en leur genre. Celui de Ramses II ne porte d'autre trace
De peinture qu'une raie noire, afin d'accentuer la coupe de l'oeil;
modele sans doute a l'image du Pharaon Hrihor, qui restaura l'appareil
funebre de son puissant predecesseur; il est presque comparable aux
meilleures oeuvr
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