pendant les ceremonies de l'enterrement. Les lits ne sont pas
rares. Beaucoup sont identiques aux _angarebs_ des Nubiens actuels, de
simples cadres en bois, sur lesquels on tendait de grosses etoffes ou
des lanieres en cuir entre-croisees. La plupart n'ont guere plus d'un
metre et demi en longueur; le dormeur ne pouvait pas s'y etendre, mais y
reposait pelotonne sur lui-meme. Les lits ornes etaient de la meme
longueur que les notres, ou a peu pres. Le chassis en etait le plus
souvent horizontal, quelquefois incline legerement de la tete aux pieds.
Il etait souvent assez eleve au-dessus du sol, et on y montait au moyen
d'un banc ou meme d'un petit escalier portatif. Le detail ne nous en
serait guere connu que par les monuments figures, si, en 1884 et 1885,
je n'en avais decouvert deux complets, l'un a Thebes, dans une tombe de
la XIIIe dynastie, l'autre a Akhmim, dans la necropole greco-romaine.
Deux lions de bonne volonte ont etire leur corps en guise de chassis, la
tete au chevet, la queue recourbee sur les pieds du dormeur. Au-dessus
s'eleve une sorte de baldaquin, qui servait lors de l'exposition des
momies. Rhind en avait deja rapporte un qui orne aujourd'hui le musee
d'Edimbourg (Fig.256). C'est un temple, dont le toit arrondi est
soutenu par d'elegantes colonnettes en bois peint. Une porte gardee par
deux serpents familiers etait censee donner acces a l'interieur. Trois
disques ailes, de plus en plus grands, garnissaient les corniches
superposees au-dessus de la porte, et une rangee d'uraeus loves se
dressait au couronnement de l'edifice. Le baldaquin du lit de la XIIIe
dynastie est beaucoup plus simple, une sorte de balustrade en bois
decoupe et enlumine, a l'imitation des paquets de roseaux qui decorent
le haut des parois de temple, le tout surmonte de la corniche ordinaire.
Dans le lit de l'epoque grecque (Fig.257), les balustres sont remplaces
sur les cotes par des figures de la deesse Mait, sculptees et peintes,
accroupies et la plume aux genoux. A la tete et au pied, Isis et
Nephthys se tiennent debout et etendent leurs bras franges d'ailes. La
voute est a jour: des vautours y planent au-dessus de la momie, et deux
statuettes d'Isis et de Nephthys agenouillees pleurent sur elle. Les
traineaux qui menaient les morts au tombeau etaient, eux aussi, decores
d'une sorte de baldaquin, mais d'aspect tres different. C'est encore un
naos, mais a panneaux pleins, comme ceux que j'ai decouverts, en 1886,
dans la chambre
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