en au _Scribe accroupi_ ou au
_Sheikh-el-beled_. Le boulanger brassant la pate (Fig.187) est tout
entier a son travail; rien n'est plus naturel que la demi-flexion de ses
jarrets et l'effort avec lequel il se penche sur le petrin. Le nain
a la tete grosse, allongee, cantonnee de deux vastes oreilles
(Fig.188). La figure est niaise, l'oeil ouvert etroitement et retrousse
vers les tempes, la bouche mal fendue. La poitrine est robuste et bien
developpee, mais le torse n'est pas en proportion avec le reste du
corps. L'artiste a eu beau s'ingenier a en voiler la partie inferieure
sous une belle jupe blanche, on sent qu'il est trop long pour les bras
et pour les jambes. Le ventre se projette en pointe et les hanches se
retirent pour faire contrepoids au ventre. Les cuisses n'existent guere
qu'a l'etat rudimentaire, et l'individu entier, porte qu'il est sur de
petits pieds contrefaits, semble etre hors d'aplomb et pret a tomber
face contre terre. On trouverait difficilement ailleurs une oeuvre qui
reproduise plus spirituellement, sans les exagerer, les caracteres
propres au nain.
[Illustration: Fig. 182]
[Illustration: Fig. 183]
[Illustration: Fig. 184]
[Illustration: Fig. 185]
[Illustration: Fig. 186]
[Illustration: Fig. 187]
[Illustration: Fig. 188]
La sculpture du premier empire thebain se rattache directement a celle
de l'empire memphite. Procedes materiels, dessin, composition, elle lui
a tout emprunte, sauf les proportions qu'elle donne au corps humain; a
partir de la XIe dynastie, les jambes sont plus longues et plus greles,
les hanches plus minces, la taille et le cou plus elances. La plupart
des oeuvres qu'elle nous a leguees ne sont pas comparables a ce que les
siecles precedents avaient produit de meilleur. Les peintures de Siout,
de Bersheh, de Beni-Hassan, de Meidoum, d'Assouan, ne valent point
celles des Mastabas de Saqqarah et de Gizeh; les statues les plus
soignees sont inferieures au _Sheikh-el-beled_ et au _Scribe accroupi_.
Deux pourtant ont tres bonne facon, le general Rahotpou et sa femme
Nofrit. Rahotpou (Fig.189), malgre son haut titre, etait de petite
extraction; solide et bien decouple, il a quelque chose d'humble dans la
physionomie. Nofrit, au contraire (Fig.190), etait princesse du sang;
je ne sais quoi d'imperieux et de resolu est repandu sur toute sa
personne, que le sculpteur a tres habilement rendue. Elle est serree
dans une robe ouverte en pointe sur la poitrine; les epaules, les seins
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