rt a Thebes, au milieu de la ville antique, par
des fellahs en quete d'engrais pour leurs terres. Elle etait debout dans
une petite chapelle en calcaire blanc que le pretre Pibisi lui avait
dediee, au nom de la reine Nitocris, fille de Psamitik Ier. Ce charmant
hippopotame, au ventre arrondi et aux flasques mamelles de femme, est un
bel exemple de difficulte vaincue; mais je ne lui connais point d'autre
merite. Le groupe de Psamitik a du moins quelque valeur artistique. Il
se compose de quatre pieces en basalte vert, une table d'offrandes, une
statue d'Osiris, une autre de Nephthys et une vache Hathor, a laquelle
le mort est adosse (Fig.199); le tout un peu flou, un peu artificiel,
mais la physionomie des divinites et du mort ne manque pas de douceur,
la vache est d'un bon mouvement, le petit personnage qu'elle abrite se
groupe bien avec elle. D'autres morceaux moins connus sont pourtant
tres superieurs a ceux-la. Le style s'en reconnait aisement. Ce n'est
plus le faire large et savant de la premiere ecole memphite, ni la
maniere grandiose et souvent rude de la grande ecole thebaine; les
proportions du corps s'amincissent et s'elongent, les membres perdent en
vigueur ce qu'ils gagnent en elegance. On remarque en meme temps un
changement notable dans le choix des attitudes. Les Orientaux ont, a se
delasser, des postures qui seraient des plus fatigantes pour nous. Ils
passent des heures entieres agenouilles ou assis comme les tailleurs,
les jambes croisees et a plat contre sol; ou bien ils se mettent a
croupetons, les genoux reunis et plies, le gras du mollet applique au
revers de la cuisse, sans toucher le sol autrement que de la plante des
pieds; ou bien, ils s'assoient a terre, les jambes accolees, les bras
croises sur les genoux. Ces quatre poses etaient en usage, dans le
peuple, des l'ancien empire: les bas-reliefs le prouvent suffisamment.
Mais les sculpteurs memphites avaient ecarte de la statuaire les
deux dernieres, qu'ils jugeaient disgracieuses, et ne s'en servaient
presque jamais. A voir le scribe accroupi du Louvre et le scribe
agenouille, on comprend le parti qu'ils savaient tirer des deux
premieres. La troisieme fut negligee, pour les memes raisons sans doute,
par les sculpteurs thebains. On commenca a pratiquer la quatrieme d'une
maniere courante, vers la XVIIIe dynastie. Peut-etre n'etait-elle pas
auparavant de mode parmi les classes aisees qui, seules, etaient assez
riches pour commander des statues; peut-
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