is elles
sont striees et pleines de bulles. D'autres enfin, mais peu, sont d'une
homogeneite et d'une limpidite parfaites. La vogue ne s'attachait pas,
comme chez nous, aux verres incolores; elle etait aux verres de couleur,
opaques ou transparents. On les teignait en melant des oxydes
metalliques aux ingredients ordinaires, du cuivre et du cobalt pour les
bleus, du cuivre pour les verts, du manganese pour les violets et pour
les bruns, du fer pour les jaunes, du plomb ou de l'etain pour les
blancs. Une variete de rouge haricot renferme trente pour cent de bronze
et s'enveloppe d'une couche de vert-de-gris sous l'influence de
l'humidite. Toute cette chimie etait empirique et de pur instinct. Les
ouvriers trouvaient autour d'eux les elements necessaires, ou les
recevaient du dehors, et s'en servaient tels quels, sans etre toujours
assures d'obtenir l'effet qu'ils recherchaient: beaucoup de leurs
combinaisons les plus harmonieuses etaient dues au hasard, et ils ne
pouvaient pas les reproduire a volonte. Les masses qu'ils obtenaient de
la sorte atteignaient parfois des dimensions considerables: les auteurs
classiques nous parlent de steles, de cercueils, de colonnes d'une seule
piece. A l'ordinaire, on n'employait le verre qu'a la fabrication des
petits objets, surtout a la contrefacon des pierres fines. Si peu
couteuses qu'elles fussent sur les marches de l'Egypte, elles n'etaient
pas accessibles a tout le monde. Les verriers imiterent l'emeraude, le
jaspe, le lapis-lazuli, la cornaline, et cela avec une telle perfection
que nous sommes souvent embarrasses aujourd'hui pour distinguer les
pierres vraies des fausses. On les coulait dans des moules en pierre ou
en calcaire a la forme qu'on voulait, perles, disques, anneaux,
pendeloques de colliers, rubans et baguettes etroites, plaques chargees
d'hommes ou d'animaux, images de dieux et de deesses. On en faisait des
yeux et des sourcils pour le visage des statues en pierre ou en bronze,
des bracelets pour leurs poignets, on les sertissait dans le creux des
hieroglyphes, on les decoupait en hieroglyphes, on en composait des
inscriptions entieres qu'on encadrait dans le bois, dans la pierre ou
dans le metal. Les deux caisses ou reposait la momie de Notemit, mere du
pharaon Hrihor-Siamon, sont decorees de cette maniere. Une feuille d'or
les recouvre en entier, a l'exception de la coiffure et de quelques
Details: les textes et les parties principales de l'ornementation sont
formes
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