de lotus ou
de papyrus, surmontee d'une fleur epanouie d'ou sort le disque de metal
poli; quelquefois une jeune fille nue ou vetue d'une chemise etroite le
tient en equilibre sur sa tete. Les epingles a cheveux se terminent en
serpent love, en museau de chacal, de chien, en bec d'epervier. La
pelote dans laquelle elles sont plantees est un herisson ou une tortue,
dont la carapace est percee de trous selon un dessin regulier. Les
chevets, sur lesquels on appuyait la tete pour dormir, etaient decores
de reliefs empruntes aux mythes de Bisou et de Sokhit: la tete
grimacante du dieu s'etale sur les bas cotes ou sur la base. Mais c'est
surtout dans l'execution des cuillers a parfum ou des etuis a collyre
que brille le genie inventif des ouvriers. On se servait des cuillers
pour manier, sans trop se salir, soit des essences, soit des pommades,
soit les fards de differentes couleurs dont hommes et femmes se
teignaient les joues, les levres, le bord et le dessous des yeux, les
ongles, la paume des mains. Les motifs sont empruntes generalement a la
faune ou a la flore du Nil. Un des etuis de Boulaq a la figure d'un veau
couche, creuse pour servir de boite: la tete et le dos de l'animal
s'enlevent et font couvercle. Une cuiller du meme musee represente un
chien qui se sauve, emportant un enorme poisson dans sa gueule: le corps
du poisson est le bol de la cuiller (Fig.241). L'autre est un cartouche
qui jaillit d'un lotus epanoui, un fruit de lotus pose sur un bouquet de
fleurs (Fig.242) ou un simple recipient triangulaire (Fig.243) flanque
de deux boutons. Les plus soignees combinent avec ces donnees la figure
humaine. Une jeune fille nue, sauf une ceinture qui lui serre les
hanches, nage, tenant la tete bien hors de l'eau (Fig.244); ses deux
bras allonges poussent un canard creuse en boite, et dont les deux
ailes, s'ecartant a volonte, tiennent lieu de couvercle. Au Louvre,
c'est encore une jeune fille (Fig.245), mais perdue dans les lotus et
qui cueille un bouton. Une botte de tiges, d'ou s'echappent deux fleurs
epanouies, reunit le manche au bol de la cuiller, dont l'ovale tourne sa
partie ronde au dehors, sa pointe a l'interieur. Ailleurs, la jeune
fille (Fig.246) est encadree entre deux tiges fleuries et marche en
jouant de la guitare a long manche. Ailleurs encore, la musicienne est
debout sur une barque (Fig.247) ou est remplacee par une porteuse
d'offrandes. Parfois enfin, c'est un esclave qui s'avance, courbe sous
le poids
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