ur. Il a pour voisin un pretre
(Fig.239) coiffe de petites meches etagees, vetu de la jupe longue
tombant a mi-jambe et s'etalant en une sorte de tablier plisse. Il
supporte a deux mains un insigne divin, consistant en une tete de belier
surmontee du disque solaire, le tout emmanche au bout d'une hampe
solide. Officier et pretre sont peints en brun rouge, a l'exception des
cheveux qui sont noirs, de la cornee des yeux qui est blanche et de
l'insigne divin qui est jaune. Chose curieuse, leur camarades de
vitrine, la petite dame Nai, est peinte comme eux en rouge et non en
jaune, qui est la couleur reglementaire des femmes en Egypte (Fig.240).
Elle est prise dans un peignoir collant, garni de haut en bas d'une
broderie en fil blanc. Elle porte au cou un collier d'or a trois rangs,
et aux poignets des bracelets d'or, sur la tete une perruque dont les
tresses descendent jusqu'a la naissance de la gorge. Le bras droit pend
le long du corps, et la main tenait un objet, probablement un miroir en
metal, qui a disparu: le bras gauche est replie sur la poitrine, et la
main serre une tige de lotus dont le bouton pointe entre les seins. Le
corps est souple et bien fait, la gorge jeune, droite et peu developpee,
la face large et souriante avec une expression de douceur et de
vulgarite. L'artiste n'a pas su eviter la lourdeur dans l'agencement de
la coiffure, mais le buste est modele avec une elegance chaste, la robe
dessine les formes sans les exposer trop indiscretement, le geste par
lequel la jeune femme ramene la fleur sur sa poitrine est rendu avec
finesse et naturel. Ce sont la des portraits, et, comme les modeles
n'etaient pas d'ordre tres releve, on peut supposer qu'ils ne s'etaient
pas adresses pour les avoir aux faiseurs en renom: ils avaient eu
recours a des ouvriers sans pretention, mais la science de la forme et
la surete de l'execution sont bien propres a prouver jusqu'a quel point
l'influence de la grande ecole de sculpture qui florissait alors a
Thebes s'exercait fortement, meme sur les gens de metier.
[Illustration: Fig. 238]
[Illustration: Fig. 239]
[Illustration: Fig. 240]
Elle est plus sensible encore quand on etudie l'attirail de la toilette
et le mobilier proprement dit. Ce ne serait pas petite affaire que de
passer en revue tous les menus ustensiles de parure feminine, auxquels
la fantaisie des artistes donnait une forme ingenieuse et spirituelle.
Les manches de miroir representent le plus souvent une tige
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