epervier mitre, est bleu, rehausse de taches noires; il
appartenait jadis au roi Ahmos Ier. Un troisieme, creuse dans un
herisson de bonne volonte, est d'un vert chatoyant (Fig.226). Une tete
de pharaon, d'un bleu mat, porte une coiffure rayee de bleu sombre. Si
belles que soient ces pieces, le chef-d'oeuvre de la serie est la
statuette du premier prophete d'Amon Ptahmos, a Boulaq. Les hieroglyphes
et les details du maillot funeraire ont ete graves en relief, sur un
fond blanc d'une egalite admirable, puis remplis d'emaux. Le visage et
les mains sont bleu turquoise, la coiffure est jaune a raies violettes,
violets egalement sont les caracteres de l'inscription et le vautour qui
deploie ses ailes sur la poitrine. Le tout est harmonieux, brillant,
leger: aucune bavure n'emousse la purete des contours ou la nettete des
traits.
[Illustration: Fig. 224]
[Illustration: Fig. 225]
[Illustration: Fig. 226]
La poterie emaillee fut commune en tous temps. Les tasses a pied
(Fig.227), les bols bleus, arrondis du fond et ornes d'yeux mystiques,
de lotus, de poissons (Fig.228), de palmes a l'encre noire, sont en
general de la XVIIIe, de la XIXe ou de la XXe dynastie. Les ampoules
lenticulaires, a vernis verdatre, garnies de rangs de perles ou d'oves
sur la tranche, de colliers sur la panse, et flanquees de deux singes
accroupis en guise d'anses, appartiennent toutes, ou peu s'en faut, au
regne d'Apries et d'Amasis (Fig.229). Manches de sistre, coupes, vases
a boire en forme de lotus a demi epanoui, plats, ecuelles de table, les
Egyptiens aimaient cette vaisselle fraiche au toucher, agreable a l'oeil
et facile a tenir propre. Poussaient-ils le gout de l'email jusqu'a en
recouvrir les murs memes de leurs maisons? Rien ne permet de l'affirmer
ou de le nier avec certitude, et les quelques exemples que nous avons de
ce mode de decoration proviennent tous d'edifices royaux. On lit le
prenom et la banniere de Pepi Ier sur une brique jaune, les noms de
Ramses III sur une verte, ceux de Seti Ier et de Sheshonq sur des
fragments rouges et blancs. Une des chambres de la pyramide a degres de
Saqqarah avait garde jusqu'au commencement du siecle sa parure de
faience (Fig.230). Elle etait revetue aux trois quarts de plaques
vertes, oblongues, legerement convexes au dehors, mais plates a la face
interne (Fig.231); une saillie carree, percee d'un trou, servait a les
assembler par derriere, sur une seule ligne horizontale, au moyen d'une
baguette
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