ux pastilles et deux
moignons ajoutes apres coup representent les yeux et les bras. Les plus
soignees ont ete faconnees dans des moules en terre cuite dont nous
possedons de nombreux specimens. Elles etaient generalement coulees
d'une seule piece, puis retouchees legerement, cuites, peintes, au
sortir du four, en rouge, en jaune et en blanc, chargees enfin
d'hieroglyphes a la pointe ou au pinceau. Plusieurs sont d'un style tres
fin et egalent presque les figurines en calcaire: celles du scribe
Hori, conservees au musee de Boulaq, ont environ quarante centimetres de
haut et montrent ce que les Egyptiens auraient pu faire en ce genre
s'ils avaient voulu s'y adonner. Les cones funeraires etaient des objets
de pure devotion, que l'art le plus consomme n'aurait pas reussi a
rendre elegants. Figurez-vous une masse de terre conique, etiree de
long, timbree a la base d'un cachet sur lequel etaient imprimes le nom,
la filiation, les titres du possesseur, et enduite jusqu'a la pointe
d'une couche de couleur blanchatre: c'etaient des simulacres de pains
d'offrandes, destines a nourrir le mort eternellement. Beaucoup des
vases qu'on deposait dans la tombe sont peints en imitation d'albatre,
de granit, de basalte, de bronze ou meme d'or, et sont la contrefacon a
bon marche des vases en matieres precieuses que les riches donnaient aux
momies. Parmi ceux qui ont servi a contenir de l'eau et des fleurs,
quelques-uns sont revetus de dessins au trait rouge et noir (Fig.216),
cercles et rubans concentriques (Fig.217), meandres, emblemes religieux
(Fig.218), lignes croisees simulant des filets a mailles etroites,
cordons de fleurs ou de boutons, tiges chargees de feuilles qui
descendent du goulot sur la panse ou remontent de la panse au goulot:
ceux du tombeau de Sennotmou avaient, sur l'une des faces, un large
collier, analogue au collier des momies, et peint des plus vives
couleurs pour imiter les fleurs naturelles ou les emaux. Les canopes en
terre cuite, rares a la XVIIe dynastie, deviennent de plus en plus
frequents a mesure que Thebes s'appauvrit. Les tetes qui les recouvrent
sont ordinairement jolies de coupe et d'expression, surtout la tete
humaine. Modelees a la main, evidees pour diminuer le poids, puis cuites
longuement, on les revetait chacune des couleurs particulieres au genie
qu'elles representaient. Vers la XXe dynastie, l'usage s'etablit d'y
enfermer le corps des animaux sacres. Ceux qu'on trouve pres d'Akhmim
contenaient d
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