plus ou moins profondes, des assiettes a fond plat, semblables a celles
que les fellahs emploient aujourd'hui encore, parfois meme des services
de table ou de cuisine en miniature, destines a remplacer les services
de grandeur naturelle, trop couteux pour les pauvres gens. La surface
est rarement vernie, rarement polie et lustree, le plus souvent
recouverte d'une couche uniforme de peinture blanchatre, qui n'a point
recu le coup de feu et se detache au moindre choc. Aucun dessin a la
pointe, aucun ornement en creux ou en relief, aucune inscription, mais,
autour du col, les traces de quatre ou cinq filets paralleles noirs,
rouges ou jaunes. Les poteries des premieres dynasties thebaines que
j'ai recueillies a El-Khozam et a Gebelein sont plus soignees
d'execution que celles des dynasties memphites. Elles se repartissent en
deux classes. La premiere comprend des vases a panse lisse et nue, noire
par en bas, rouge sombre par en haut. L'examen des cassures montre que
la couleur etait melee a la pate pendant le brassage: les deux zones,
preparees separement, etaient soudees ensuite de facon assez
irreguliere, puis glacees uniformement. La seconde classe contient des
vases de formes tres variees, souvent bizarres, d'une terre rouge ou
jaune terne, grands cylindres fermes par un bout, plats, oblongs,
rappelant la coupe d'un bateau, burettes conjuguees, deux a deux, mais
ne communiquant pas ensemble (Fig.215). L'ornementation est repandue
sur toute la surface et consiste d'ordinaire en raies droites, tirees
parallelement l'une a l'autre ou entre-croisees, en lignes ondees, en
rangees de points ou de petites croix combinees avec les lignes, le tout
en blanc quand le fond est rouge, en rouge brun quand il est jaune ou
blanchatre. De temps en temps, des figures d'hommes ou d'animaux
s'intercalent au milieu des combinaisons geometriques. Le dessin en est
rude, presque enfantin, et c'est a peine si l'on y reconnait des
troupeaux d'antilopes ou des scenes de chasse a la gazelle. Les
manoeuvres qui produisaient ces esquisses grossieres etaient pourtant
contemporains des artistes qui decoraient les grottes de Beni-Hassan.
Pour la periode des grandes conquetes, les tombeaux thebains nous ont
fourni de pleins musees de poteries, malheureusement assez peu
interessantes. D'abord des figurines funeraires, rapidement modelees a
la main dans des galettes d'argile allongees. Un peu de terre pince
entre les doigts, et le nez sort de la masse; de
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