angeres mirent l'Egypte
a deux doigts de sa perte, l'art souffrit comme le reste et baissa
rapidement. La peinture et la sculpture sur pierre faiblirent en
premier: rien n'est plus triste que de suivre les progres de leur
decadence sous les Ramessides, dans les tableaux des tombes royales, sur
les reliefs du temple de Khonsou, sur les colonnes de la salle hypostyle
a Karnak. La sculpture sur bois se maintint quelque temps encore; les
admirables statuettes de pretres et d'enfants du musee de Turin datent
de la XXe dynastie. L'avenement de Sheshonq et les querelles des nomes
entre eux acheverent de ruiner Thebes, et l'ecole qui avait produit tant
de chefs-d'oeuvre s'eteignit miserablement.
[Illustration: Fig. 192]
[Illustration: Fig. 193]
[Illustration: Fig. 194]
[Illustration: Fig. 195]
[Illustration: Fig. 196]
La renaissance ne s'annonca que trois siecles plus tard, vers la fin de
la dynastie ethiopienne. La statue trop vantee de la reine Ameniritis
(Fig.197) presente deja des qualites remarquables. Les formes, un peu
longues et greles, sont chastes et delicates; mais la tete, surchargee
de la perruque des deesses, est morne d'apparence. Psamitik Ier,
consolide sur le trone par ses victoires, s'occupa activement de relever
les temples. La vallee du Nil devint, sous sa direction, comme un vaste
atelier de sculpture et de peinture. La gravure des hieroglyphes
atteignit une finesse admirable, les belles statues et les bas-reliefs
se multiplierent, une ecole nouvelle se forma. Elle est caracterisee par
une elegance un peu seche, par l'entente du detail, par une habilete
merveilleuse dans la facon d'assouplir la pierre. Les Memphites avaient
prefere le calcaire, les Thebaines le granit rose ou gris, les Saites
s'attaquerent de preference au basalte, aux breches, a la serpentine, et
tirerent un parti merveilleux de ces matieres a grain fin et a pate
presque partout homogene. Le plaisir de triompher de la difficulte les
entraina souvent a la rechercher, et l'on vit des artistes de merite
passer des annees et des annees a ciseler des couvercles de sarcophage,
et a decouper des statuettes dans les blocs les plus durs. La Toueris
et les quatre monuments du tombeau de Psamitik, au musee de Boulaq, sont
jusqu'a present les pieces les plus remarquables que nous possedions de
ce genre de travail. La Toueris (Fig.198) avait le privilege de
proteger les femmes enceintes et de presider aux accouchements. Son
portrait a ete decouve
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