ustration: Fig. 201]
[Illustration: Fig. 202]
[Illustration: Fig. 203]
[Illustration: Fig. 204]
CHAPITRE V
LES ARTS INDUSTRIELS
J'ai dit brievement ce que furent les arts nobles; il me reste a parler
des arts industriels. Le gout du beau et l'amour du luxe avaient penetre
de bonne heure toutes les classes de la societe. Vivant ou mort,
l'Egyptien aimait avoir autour de lui et sur lui des bijoux et des
amulettes de prix, des meubles soignes, des ustensiles elegants. Il
voulait que tous les objets a son usage eussent, sinon la richesse de la
matiere, au moins la purete de la forme, et la terre, la pierre, les
metaux, le bois, les produits des pays ou des contrees lointaines,
furent mis a contribution pour contenter ses exigences.
1.--LA PIERRE, LA TERRE ET LE VERRE.
On ne saurait parcourir une galerie egyptienne sans etre surpris du
nombre prodigieux de menues figures en pierre fine qui sont parvenues
jusqu'a nous. On n'y voit pas encore le diamant, le rubis ni le saphir;
mais, a cela pres, le domaine du lapidaire etait aussi etendu qu'il
l'est aujourd'hui et comprenait l'amethyste, l'emeraude, le grenat,
l'aigue-marine, le cristal de roche, la prase, les mille varietes de
l'agate et du jaspe, le lapis-lazuli, le feldspath, l'obsidienne, des
roches comme le granit, la serpentine, le porphyre, des fossiles comme
l'ambre jaune et certaines especes de turquoises, des residus de
secretions animales comme le corail, la nacre, la perle, des oxydes
metalliques comme l'hematite, la turquoise orientale et la malachite.
Le plus grand nombre de ces substances etaient taillees en perles
rondes, carrees, ovales, allongees en fuseau, en poire, en losange.
Enfilees et disposees sur plusieurs rangs, on en fabriquait des
colliers, et c'est par myriades qu'on les ramasse dans le sable des
necropoles, a Memphis, a Erment, pres d'Akhmim et d'Abydos. La
perfection avec laquelle beaucoup d'entre elles sont calibrees, la
nettete de la perce, la beaute du poli, font honneur aux ouvriers; mais
la ne s'arretait pas leur science. Sans autre instrument que la pointe,
ils les faconnaient en mille formes diverses, coeurs, doigts humains,
serpents, animaux, images de divinites. C'etaient autant d'amulettes, et
on les estimait moins peut-etre pour l'agrement du travail que pour les
vertus surnaturelles qu'on leur attribuait. La boucle de ceinture en
cornaline etait le sang d'Isis et lavait les peches de son maitre
(Fig.205).
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