u d'une
boucle d'oreille, les perles d'un bracelet. Le plat est souvent nu, plus
souvent orne de dessins creuses dans la masse, sans modele d'aucune
sorte; le relief proprement dit, celui du camee, etait inconnu des
lapidaires egyptiens avant l'epoque grecque. Les sujets n'ont pas ete
encore classes, ni meme recueillis entierement. Ce sont de simples
combinaisons de lignes, des enroulements, des entrelacs sans
signification precise, des symboles auxquels le proprietaire attachait
un sens mysterieux, et que personne, sauf lui, ne pouvait comprendre, le
nom et les titres d'un individu, des cartouches royaux ayant un interet
historique, des souhaits de bonheur, des ejaculations pieuses, des
conjurations magiques. Plusieurs scarabees d'obsidienne et de cristal
remontent a la VIe dynastie. D'autres, assez grossiers et sans ecriture,
sont en amethyste, en emeraude et meme en grenat; ils appartiennent aux
commencements du premier empire thebain. A partir de la XVIIIe dynastie,
on les compte par milliers, et le travail en est d'un fini proportionne
au plus ou moins de durete de la pierre. C'est, du reste, le cas pour
toutes les sortes d'amulettes. Les tetes d'hippopotame, les ames a
visage humain, les coeurs qu'on ramasse a Taoud, au sud de Thebes, sont
a peine ebauches; l'amethyste et le feldspath vert d'ou on les degageait
presentaient a la pointe une resistance, presque invincible. Au
contraire, les boucles de ceinture, les equerres, les chevets en jaspe
rouge, en cornaline et en hematite, sont ciseles jusque dans les
moindres details; les pierres etaient de celles qu'un instrument
mediocre attaque sans difficulte. Le lapis-lazuli est tendre, cassant;
il tient mal ses aretes et semble ne se plier a aucune finesse. Les
Egyptiens y ont faconne pourtant des portraits de deesses, des Isis, des
Nephthys, des Nit, des Sokhit, qui sont de veritables merveilles de
delicatesse. Les reliefs du corps y sont pousses avec autant d'assurance
que s'ils etaient menages dans une matiere moins capricieuse, et les
traits du visage, ne perdent rien a etre etudies a la loupe. La plupart
du temps on a procede d'une autre methode. Au lieu de detailler le
relief, on l'a abrege autant que possible, et on l'a procure par larges
plans contraries, sacrifiant le rendu de chaque partie a l'effet de
l'ensemble. Les saillants et les creux du visage sont accentues
fortement. L'epaisseur du cou, la coupe de la gorge et de l'epaule,
l'etroitesse de la taille,
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