est en albatre. Deux lions debout, accotes, soutiennent une tablette
rectangulaire, inclinee en pente douce; une rigole conduit la libation
dans un vase place entre la queue des deux betes. Les oies en albatre de
Lisht ne manquent pas non plus de merite; elles sont coupees en long par
le milieu et dument evidees en maniere de boite. Celles que j'ai vues
ailleurs, et en general toutes les figures d'offrandes, pains, gateaux,
tetes de boeuf ou de gazelle, grappes de raisin noir en calcaire peint,
sont d'un gout douteux et d'une main maladroite. Elles ne sont pas
d'ailleurs tres frequentes, et je n'en ai guere rencontre en dehors des
tombes de la Ve et de la XIIe dynastie. Les canopes, au contraire,
etaient toujours d'un travail tres soigne. On n'employait que deux
sortes de pierre a les fabriquer, le calcaire et l'albatre; mais les
tetes qui les surmontent etaient souvent en bois peint. Les canopes de
Pepi Ier sont en albatre; en albatre aussi les tetes humaines des
canopes qui appartenaient au roi enterre dans la pyramide meridionale de
Lisht. L'une d'elles est meme d'une finesse d'execution qu'on ne saurait
comparer qu'a celle de la statue de Khafri. Les statuettes funeraires
les plus vieilles que nous ayons jusqu'a present, celles de la XIe
dynastie, sont en albatre, comme les canopes; mais, a partir de la
XIIIe, on en taillait en calcaire fin. Le travail en est de valeur tres
inegale. Quelques-unes sont de veritables chefs-d'oeuvre et nous rendent
la physionomie du mort aussi fidelement qu'une statue pourrait le faire.
Les vases a parfums completaient le mobilier des temples et des tombes.
La nomenclature est loin d'en etre fixee, et la plupart des termes
speciaux, que les textes nous fournissent, restent encore sans
equivalent pour nous. Le grand nombre etait en albatre, tourne et poli:
les uns, disgracieux et lourds (Fig.210); les autres d'une elegance et
d'une diversite de galbe, qui fait honneur a l'esprit inventif des
ouvriers. Ils sont fuseles et pointus par en bas (Fig.211), ou arrondis
de la panse, etroits a la gorge, plats a la base (Fig.212). Ils n'ont
point d'ornements, si ce n'est parfois deux boutons de lotus, en guise
d'anse, deux mufles de lion, une petite tete de femme, qui fait saillie
a la naissance du goulot (Fig.213). Les plus petits n'etaient pas
destines a contenir des liquides, mais des pommades, des onguents
medicinaux, des pates miellees. Une des series les plus importantes
comprend des flacons
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