ur assurer a ses membres une
eternelle jeunesse. L'inferieur etait au double et a l'ame, et on lit
les fragments de plusieurs livres liturgiques, _Livre des morts, Rituel
de l'embaumement, Rituel des funerailles_, dont les vertus magiques
protegeaient l'ame et soutenaient le double. Le sarcophage en pierre et
le cercueil lui-meme sont noirs d'ecriture. De meme que la stele etait
comme le sommaire de la chapelle entiere, le sarcophage et le cercueil
etaient le sommaire du caveau et formaient comme une chambre sepulcrale
dans la chambre sepulcrale. Textes, tableaux, tout ce qu'on y voit a
trait a la vie de l'ame et a sa securite dans l'autre monde.
A Thebes comme a Memphis, ce sont les tombes des rois qu'il convient de
consulter, si l'on veut juger du degre de perfection auquel pouvait
atteindre la decoration des couloirs et du caveau. Des plus anciennes,
qui etaient situees dans la plaine ou sur le versant meridional de la
montagne, rien ne subsiste aujourd'hui. Les momies d'Amenhotpou Ier et
de Thoutmos III, de Soqnounri et d'Harhotpou ont survecu a l'enveloppe
de pierre qui etait censee les defendre. Mais, vers le milieu de la
XVIIIe dynastie, toutes les bonnes places etaient prises, et l'on dut
chercher ailleurs un terrain libre ou etablir un nouveau cimetiere
royal. On alla d'abord assez loin, au fond de la vallee qui debouche
vers Drah abou'l Neggah; Amenhotpou III, Ai, d'autres peut-etre, y
furent enterres; puis on songea a se rapprocher de la ville des vivants.
Derriere la colline qui borne au nord la plaine thebaine, se creusait
Jadis une sorte de bassin, ferme de tous les cotes, et sans autre
communication avec le reste du monde que des sentiers perilleux. Il se
divise en deux branches, croisees presque en equerre: l'une regarde le
sud-est, tandis que l'autre s'allonge vers le sud-ouest et se divise en
rameaux secondaires. A l'est, une montagne se dresse, dont la croupe
rappelle, avec des proportions gigantesques, le profil de la pyramide a
degres de Saqqarah. Les ingenieurs remarquerent que ce vallon etait
separe du ravin d'Amenhotpou III par un simple seuil d'environ 500
coudees d'epaisseur. Ce n'etait pas de quoi effrayer des mineurs aussi
exerces que l'etaient les Egyptiens. Ils taillerent dans la roche vive
une tranchee, profonde de 50 a 60 coudees, au bout de laquelle un
passage etrangle, semblable a une porte, donne acces dans le vallon.
Est-ce sous Harmhabi, est-ce sous Ramses Ier que fut entrepris ce
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