de veritables modeles
de dessin et de sculpture gracieuse. L'hypogee de Ramses III est deja
inferieur. La plus grande partie en est peinte assez sommairement: les
jaunes y abondent, les bleus et les rouges rappellent les tons que les
enfants choisissent pour leurs premiers barbouillages. Plus tard, la
mediocrite regne en souveraine, le dessin s'amollit, les couleurs
deviennent de plus en plus criardes, et les derniers tombeaux ne sont
plus que la caricature lamentable de ceux de Seti Ier et de Ramses III.
La decoration est la meme partout, et partout procede du meme principe
qui a preside a la decoration des pyramides. A Thebes comme a Memphis,
il s'agissait d'assurer au double la libre jouissance de sa maison
nouvelle, d'introduire l'ame au milieu des divinites du cycle solaire et
du cycle osirien, de la guider a travers le dedale des regions
infernales; mais les pretres thebains s'ingeniaient a rendre sensible
aux yeux par le dessin ce que les Memphites confiaient par l'ecriture a
la memoire du mort, et lui accordaient de voir ce qu'il etait jadis
oblige de lire sur les parois de sa tombe. Ou les textes d'Ounas
racontent qu'Ounas, identifie au soleil, navigue sur les eaux d'en haut
ou s'introduit dans les Champs Elysees, les scenes de Seti Ier montrent
Seti dans la barque solaire, et celles de Ramses III, Ramses III dans
les Champs Elysees (Fig.155). Ou les murs d'Ounas ne donnent que les
prieres recitees sur la momie pour lui ouvrir la bouche, lui rendre
l'usage des membres, l'habiller, la parfumer, la nourrir, ceux de Seti
Ier representent la momie elle-meme et les statues supports du double
entre les mains des pretres qui leur ouvrent la bouche, les habillent,
les parfument, leur tendent les plats divers du repas funebre. Les
plafonds etoiles des pyramides reproduisent la figure du ciel, mais sans
indiquer a l'ame le nom des etoiles; sur les plafonds de quelques
syringes, les constellations sont tracees chacune avec son image, des
tables astronomiques donnent l'etat du ciel de quinze jours en quinze
jours pendant les mois de l'annee egyptienne, et l'ame n'avait qu'a
lever les yeux pour savoir dans quelle partie du firmament sa course la
menait chaque nuit. L'ensemble est comme un recit illustre des voyages
du soleil, et par suite de l'ame, a travers les vingt-quatre heures du
jour. Chaque heure est representee, et son domaine, qui etait divise en
circonscriptions plus petites dont la porte etait gardee par un serpent
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