es et verticales, sur lesquelles ils notaient
la hauteur du genou, des hanches et des membres (Fig.175). D'autres,
plus confiants dans leurs propres forces, abordaient le tableau a meme
et placaient leurs personnages sans secours d'aucune sorte; ainsi, les
artistes qui ont decore la syringe de Seti Ier et les salles
meridionales du temple d'Abydos. Leur trait est si net et leur facilite
d'execution si surprenante qu'on les a soupconnes d'avoir employe des
poncifs decoupes a l'avance. C'est une opinion dont on revient bien
vite, quand on examine de pres leurs figures et qu'on se donne la peine
de les mesurer au compas. La taille est plus mince chez les unes, les
contours de la poitrine sont plus accentues chez les autres ou les
jambes moins ecartees. Le maitre n'avait pas grand'chose a corriger dans
l'oeuvre de ces gens-la. Il redressait ca et la une tete, accentuait ou
attenuait la saillie d'un genou, modifiait un detail d'ajustement. Une
fois pourtant, a Kom-Ombo, dans un portique d'epoque greco-romaine,
plusieurs des divinites du plafond avaient ete mal orientees et posaient
les pieds ou elles auraient du avoir le bras: il les a remises en
position sur le meme carreau, sans effacer l'esquisse primitive. La, du
moins, il avait apercu l'erreur a temps: a Karnak, sur la paroi
septentrionale de la salle hypostyle, et a Medinet-Habou, il ne l'a
reconnue qu'apres que le sculpteur avait acheve son travail. Les figures
de Seti Ier et de Ramses III penchaient trop en arriere et paraissaient
pretes a perdre l'equilibre: il les empata de ciment ou de stuc, puis
les fit tailler a nouveau. Aujourd'hui, le ciment est tombe, et les
traces du premier ciseau sont redevenues visibles. Seti Ier et Ramses
III ont deux profils, l'un a peine marque, l'autre leve franchement sur
la surface de la pierre (Fig.176).
[Illustration: Fig. 174]
[Illustration: Fig. 175]
[Illustration: Fig. 176--Double profil de Ramses III.]
Les sculpteurs egyptiens n'etaient pas aussi bien equipes que les
notres. Un des scribes agenouilles en calcaire du musee de Boulaq a ete
taille au ciseau; les sillons lisses qu'avait laisses l'instrument sont
visibles sur son epiderme. Une statue en serpentine grisatre du meme
musee a garde la trace de deux outils differents: le corps est tout
mouchete des coups de pointe, la tete est encore informe, mais le bloc
qui les renferme a ete degrossi a petits eclats par la marteline.
D'autres constatations du meme genre et l'etud
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