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ionnement comme dans le jeu des marguerites, puis toujours davantage; et ces hommes sont plus communs qu'on ne pense; il y a les timides, les betes d'habitude, etc., etc. Mais vous connaissez Leon mieux que moi; je n'ai donc rien a vous dire. C'est vous qui avez a me repondre. --Je vous aurais repondu si vous m'aviez parle serieusement. --Je vous jure que je n'ai jamais ete plus serieuse, et il me semble que, si vous voulez bien reflechir a mes chiffres, vous verrez combien ils sont moderes. Je voudrais que la question put se traiter devant Leon, vous verriez s'il vous dirait que le bonheur que je lui ai donne ne vaut pas 600,000 fr. Songez donc que, depuis que je l'aime, il n'a pas eu une minute d'ennui, de lassitude ou de satiete. Croyez-vous que cela ne doit pas se payer? Croyez-vous que quand une femme s'est exterminee pour offrir a un homme cette chose rare et precieuse qu'on appelle le bonheur, elle n'est pas en droit de se plaindre qu'on vienne la marchander? Vous vous imaginez donc qu'il est facile de les rendre heureux vos beaux fils de famille, eleves niaisement, qui ne prennent interet a rien, qui n'ont de passion pour rien, qui n'ont d'energie que pour satisfaire leur vanite bourgeoise, et qui nous prennent, non pour ce que nous sommes, non pour notre beaute ou notre esprit, mais pour notre reputation qui flatte leur orgueil; eh bien! je vous assure que la tache est rude et que celles qui la reussissent gagnent bien leur argent. Mais je ne veux pas insister; vous reflechirez, et vous verrez combien ma demande est modeste. Elle se leva, et comme Byasson restait decontenance par le resultat de leur entretien, elle continua: --Voulez-vous me permettre de vous montrer, pour le cas ou vos reflexions seraient longues, que Leon peut attendre sans etre trop malheureux? Et, souriante, legere, elle le promena dans son appartement, le salon, la salle a manger, meme le cabinet de toilette: --Voila mon arsenal, dit-elle; vous voyez qu'il est vaste; pour nous autres, c'est la piece la plus importante de notre appartement. Et elle se mit a lui ouvrir ses armoires, ses tiroirs, lui montrant ce qui lui restait de bijoux et de curiosites. Pour cela, elle venait a chaque instant s'asseoir pres de lui, sur un sopha, et il etait impossible de deployer plus de gracieusete, plus de chatteries qu'elle n'en mettait dans ses paroles et dans ses mouvements; elle eut voulu seduire Byasson qu'elle n'eut pas ete plus aimab
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