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un fer rouge." Alors il veut s'adonner au plaisir, follement, eperdument, au risque de n'avoir qu'un an ou deux a vivre. "Mais avec qui? ou?" Puis ce sont les idees de suicide qui le hantent, ce suicide par l'ivresse qu'il devait accomplir avec une lente tenacite. "Voila pourquoi j'ai des envies de mettre ma blouse de cotonnade bleue, de prendre une bouteille de rhum avec un peu d'opium autour de ma ceinture, et d'aller m'etendre sur le dos sur la roche de Fontainebleau." Cette persistance de melancolie n'est pas sans inquieter ses amis, notamment Alfred Tattet. Mais, dit-il, "je bois autant de vin de champagne que devant, ce qui le rassure." Combien plus sympathique que ce buveur invetere et taciturne est l'autre Alfred de Musset, celui qui a des retours de sensibilite et qui confesse ses fautes avec une sincerite juvenile! Ses repentirs ont le double attrait de l'eloquence et de la verite. "Et c'est a un homme, s'ecrie-t-il, qui fait du matin au soir de pareilles reflexions ou de pareils reves, que tu adresses cette lettre du Tyrol, cette lettre sublime! Mon George, jamais tu n'as rien ecrit d'aussi beau, d'aussi divin; jamais ton genie ne s'est mieux trouve dans ton coeur. C'est a moi, c'est de moi que tu parles aussi! Et j'en suis la! Et la femme qui a ecrit ces pages-la, je l'ai tenue sur mon sein! Elle y a glisse comme une ombre celeste, et je me suis reveille a son dernier baiser. Elle est ma soeur et mon amie; elle le sait, elle me le dit. Toutes les fibres de mon corps voudraient s'en detacher pour aller a elle et la saisir; toutes les nobles sympathies, toutes les harmonies du monde nous ont pousses l'un vers l'autre, et il y a entre nous un abime eternel!" Afin d'occuper ses tristes loisirs, il lit _Werther_, la _Nouvelle Heloise_. "Je devore, dit-il, toutes ces folies sublimes dont je me suis tant moque. J'irai peut-etre trop loin dans ce sens-la, comme dans l'autre. Qu'est-ce que cela me fait? J'irai toujours." Et sous sa plume vient une de ces pensees charmantes par ou il savait effacer les bizarreries de son humeur et les pires ecarts de sa conduite: "Ne t'offense pas de ma douleur, ange cheri. Si cette lettre te trouve dans un jour de bonheur et d'oubli, pardonne-la moi, jette-la dans la lagune; que ton coeur n'en soit pas plus trouble que son flot tranquille, mais qu'une larme y tombe avec elle, une de ces belles larmes que j'ai bues autrefois sur tes yeux noirs." Le 24 mai, George Sand ecrit a so
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