XX prima aprilis 1142,
Heloissa XVII maii 1163.
Curis Carolae de Roucy, Paracleti
Abbatissae.
1779.
Il y a erreur dans cette derniere date. On a attribue cette epitaphe a
Marmontel. M.A. Lenoir, qui parait avoir vu ce monument ou l'avoir copie
sur des dessins authentiques, l'a fait graver dans son Musee. Il se
compose du triple groupe et d'un socle appliques a la muraille. (_Lives
of Abeil. and Helois._, by J. Berington, t. II, p. 231.--_Mus. des mon.
fr._, t. I, p. 225 a 228, pl. no 516.--_Abail et Hel_., par Turlot, p.
267-269.)]
Ces ossements confondus sont aujourd'hui replaces dans la tombe de
pierre ou lui-meme avait ete d'abord enseveli sous les voutes de
l'eglise de Saint-Marcel. Comment cette tombe est-elle aujourd'hui
deposee dans un des cimetieres de Paris? D'ou vient le monument qui
la renferme, ce monument connu de tous, tant de fois reproduit par le
dessin, sans cesse visite par une curiosite populaire, et qu'on peut
souvent dans les beaux jours voir encore pare de couronnes funeraires et
de fleurs fraichement cueillies?
Un homme dont les soins pieux ont sauve a la France bien des richesses
de l'art gothique dans un temps ou cet art etait aussi dedaigne par
le gout qu'insulte par les passions, l'auteur du _Musee des monuments
francais_[354], est celui a qui nous devons la conservation des restes
d'Abelard et d'Heloise et le tombeau meme qui les contient. En 1792, le
Paraclet fut vendu a la requete et au profit de la nation. Les notables
de Nogent-sur-Seine vinrent en cortege lever les corps des deux amants
que protegeait du moins la philosophie sentimentale de l'epoque, et les
transporterent avec le groupe de la Trinite encore tout entier, dans
leur ville et dans l'eglise de Saint-Leger. En 1794, des fanatiques
du temps, a qui certainement l'ombre de saint Bernard n'etait point
apparue, devasterent l'eglise, et le groupe, jadis suspect d'un
symbolisme heretique, fut brise comme un monument de superstition.
Cependant ils epargnerent le caveau qui renfermait les precieux restes.
Six ans apres, 8 floreal an VIII, M. Lenoir, muni d'un ordre du
gouvernement, recut des mains du sous-prefet au nom de l'arrondissement,
un cercueil qui renfermait ces restes separes par une lame de plomb. On
l'ouvrit avec soin, et un proces-verbal fut dresse constatant l'etat des
ossements. Il a ete publie. Les tetes furent moulees, et c'est sur ce
modele qu'un sculpteur a compose les masques si connus. Vers le meme
|