ract_, l. I,
c. VI.--Cassiod., _De Instit. divin. litt._, c. XXVII.--_De Artib. ac
Discipl_., c. III.)]
Quoi qu'il en soit, la dialectique, meme en ce sens, n'etant qu'une
partie de la philosophie, il a paru que la Scolastique n'etait aussi
qu'une partie de la philosophie; mais la dialectique, comme le
raisonnement humain, peut s'appliquer a toutes choses. Dans une bonne
classification, la dialectique comme science ne devrait s'appliquer
qu'a la dialectique meme; partout ailleurs, elle n'est que procede et
instrument; elle ne devrait pas meme comprendre la logique proprement
dite, dont elle n'est que la suite ou la derniere partie. Mais s'il
plait de l'appliquer a tout, de tout encadrer dans ses formes, de
chercher dans les notions qu'elle emploie et dans les regles qu'elle
pose les elements de toute science, de se servir d'elle enfin comme d'un
_critere_ universel, on le peut faire, et elle devient alors, au lieu et
place de la philosophie, la reine des sciences, la science universelle;
elle obtient les titres de _disciplina disciplinarum, duae universae
scientiae, sola dicenda scientia_[375]. Sera-ce que la philosophie aura
ete reduite en essence a la seule dialectique? non, c'est qu'elle aura
ete exclusivement ramenee aux procedes et au langage de la dialectique.
Elle en aura sans doute souffert; la realite ne peut sans violence et
sans dommage, passer comme par le laminoir d'une methode exclusive; ce
qui est artificiel est toujours etroit, et le fond n'echappe jamais aux
vices de la forme. Mais pourtant, ainsi contrainte, la science n'aura
pas ete supprimee. La scolastique n'a donc pas ete la philosophie
reduite a la dialectique, mais aux formes de la dialectique.
[Note 375: _Ab. Op._, ep. IV, p. 239. _Introd. ad Theol._, l. II, p.
1047.--Ouvr. ined., _Dialect._, pars IV, p. 435.]
D'ou lui est venue cette contrainte? De ce qu'a une certaine epoque
du moyen age, l'esprit humain est rentre dans la philosophie par la
dialectique. Le point de depart n'est jamais indifferent; au terme de la
course, on se ressent du chemin qu'on a pris, et le choix de la methode
est avec raison regarde comme capital en philosophie. Nous tenons
aujourd'hui qu'il faut aborder la philosophie par la psychologie.
Pretendra-t-on que ce choix soit sans consequence et n'influe pas sur
les caracteres ulterieurs de la science? La science ne manque pas
d'adversaires qui disent qu'apres avoir commence par la psychologie,
elle y demeure, et que
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