res-precieux a recueillir, et l'on peut hardiment
en generaliser les consequences et l'etendre aux ecoles
contemporaines[458].
[Note 458: Cf. Jourdain, _Rech. sur les trad. d'Arist._--Cousin,
_Introd. aux ouvr. d'Ab._, p. 49.--L'_Hist. litt._, t. IV, p. 225 et
246, t. V, p. 428 et 657.--Ven. Bed. _Op._, t. II, _Sentent. seu axiom.
phil._, passim.--Johan. Saresb., _Entheticus, in comm._, p. 82 et
109.--_Scot Erigene_, par M. Saint-Rene Taillandier, p. 79.--Brucker,
_Hist. crit. phil._, t. III, p. 632, 644, et 657.--Martene, _Ampliss.
Coll._, t. I, p. 299, 304 et 310.]
Quant a l'ouvrage ou ce temoignage est consigne, il est difficile de
determiner l'epoque ou Abelard l'ecrivait. Les morceaux qu'on vient de
lire ont ete composes dans un moment ou son enseignement etait interdit.
Je n'en conclurai pas que toute la Dialectique soit de la meme date.
L'existence meme de ces preambules, jetes dans le cours du l'ouvrage,
indique le contraire, en attestant des preoccupations accidentelles. Un
prologue general devait se trouver au commencement du premier livre sur
les categories, ou plutot d'un livre preliminaire qui nous manque, et
qui pouvait etre a la Dialectique ce que l'Introduction de Porphyre est
a la Logique d'Aristote[459]. Mais cette Dialectique, grand ouvrage en
cinq parties, qui embrassait dans la pensee de l'auteur toute la matiere
de l'Organon, me parait une compilation ou une refonte des divers
traites, opuscules, gloses, qu'a differentes epoques il devait avoir
ecrits a l'usage de ses eleves, a l'appui de son enseignement. L'exemple
de Boece[460] devait encourager ses imitateurs a refaire plusieurs fois
les memes ouvrages, et a ne se pas contenter d'une seule edition de leur
pensee.
[Note 459: _Dial._, p. 226.]
[Note 460: On sait que Boece a donne deux commentaires de
l'Introduction de Porphyre, deux editions de son commentaire sur
l'_Hermeneia_ (lesquelles editions sont deux ecrits differents); enfin
trois ouvrages sur les topiques. C'etait au reste une tradition parmi
les disciples d'Aristote que de soutenir ses idees, soit en commentant
ses ouvrages, soit en retraitant les memes matieres dans le meme ordre,
avec les memes divisions, sous les memes titres. L'usage remontait a
Theophraste. (_De la Log. d'Arist._, t. I, p. 36.)]
Cependant le livre, dans son ordonnance imparfaite, temoigne d'une
pensee generale et meme d'une constante disposition d'esprit. L'auteur
s'y presente comme etranger desormais au
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