on.]
[Note 480: _Dial._, pars I, l. III, p. 212.]
[Note 481: _Dial_., pars II, p. 234 et 236.--Accipe
codicem.--Festinet amica.]
C'est dans cette partie de la philosophie que la science parait le
plus abstraite, le plus etrangere aux realites, et ce sont surtout les
opinions d'Abelard sur le fond des choses qui excitent notre curiosite.
Nous avons dit et nous verrons mieux encore par la suite que ce fond des
choses n'est pas toujours aussi etranger qu'il le semble a la pensee du
philosophe et meme du dialecticien. Mais il est un point de la theorie
de la proposition ou Abelard fait cesser jusqu'a cette apparence, et
dans une digression heureuse, donne un des plus remarquables exemples de
l'application de la dialectique a la metaphysique. C'est la un procede
de la science comparable, sous plusieurs rapports, a l'application de
l'algebre a la geometrie; et comme il s'agit d'une question importante,
sur laquelle Abelard s'est fait une renommee, de la question du libre
arbitre, nous reproduirons ses idees avec un peu de developpement.
Pour bien comprendre la question, il faut remonter a la theorie de la
proposition. Elle se definit: une oraison qui signifie le vrai ou le
faux. La signification de la proposition est susceptible de faussete ou
de verite, tant par rapport aux conceptions que par rapport aux choses.
Dans la proposition: _Socrate court_, ce ne sont pas les conceptions de
_Socrate_ et de _course_ que nous entendons combiner; c'est la chose
_course_ que nous voulons combiner a la chose _Socrate_, et la
conception que nous provoquons dans l'esprit de celui qui nous ecoute
est une conception de realite.
La proposition, en tant qu'elle porte sur les conceptions, n'a presque
aucune consequence necessaire, elle en a de nombreuses, en tant qu'elle
porte sur les choses memes. En prononcant une proposition, on a ou
l'on n'a pas de certaines conceptions, et toutes celles que la logique
tirerait des termes de la proposition, ne nous sont pas necessairement
presentes a l'esprit. De la chose meme enoncee par la proposition, nait
au contraire plus d'une consequence obligee. Si je pense que tout homme
est un animal, je ne pense pas necessairement que l'homme est un corps;
mais du fait que tout homme est un animal, resulte necessairement le
fait que l'homme est un corps; d'ou cette regle, vraie pour les choses,
fausse pour les idees: "Si l'antecedent existe dans la realite, il est
necessaire que le consequent existe da
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