est l'universel. Telle est par
exemple l'espece distribuee entre tous ses individus. L'espece peut bien
etre appelee le tout quant a la substance des individus, puisqu'elle
est la substance totale des individus. Mais il n'en est pas de meme des
genres; car il y a, outre le genre, la difference dans la substance de
l'espece, tandis qu'au dela de l'espece rien de nouveau n'entre dans la
substance de l'individu. Les individus sont des parties de l'espece, non
des especes (Porphyre); ce tout est un universel, parce qu'il se dit
de toutes les parties individuelles, mais il n'est pas un entier,
c'est-a-dire un tout qui resulte de l'assemblage de toutes les parties
combinees, comme la maison, qui est composee du toit, des murs, etc.
L'entier ne peut etre l'universel, parce que l'universalite n'a point
ses parties dans sa quantite, mais en distribution dans la diffusion
de la communaute, c'est-a-dire divisees entre plusieurs a qui elle
est commune. L'entier a une _predication_ (attribution) qui lui est
particuliere; Socrate est compose des membres que voici.
[Note 521: _Dial._, pars V, P. 460-470.]
"Quand Platon a dit, au rapport de Porphyre[522], que la division
doit s'arreter aux dernieres especes pour ne pas s'etendre jusqu'aux
individus, il a considere non la nature des choses, mais la multiplicite
et le changement des individus. Leur existence est soumise a la
generation et a la corruption, elle n'a pas la permanence que possedent
les universels, dont l'existence est necessaire, des qu'il existe
un quelconque des individus en lesquels ils sont distribues. Cette
infinite[523], qui n'est point l'oeuvre de la nature, mais de notre
ignorance et de la mobilite de l'existence, laquelle ne saurait
longtemps persister dans ces individus comme dans les premiers sujets
des animaux, ou dans des individus a accidents immobiles, empeche la
division actuelle, mais n'empeche pas qu'elle existe dans la nature: la
nature pourrait tres-bien souffrir que les individus dont l'existence
aurait ete permise, attendissent notre division et tombassent sous notre
connaissance....
[Note 522: Porphyr. _Isag._, II.--Boeth., _In Porph._, l. III, p.
75.]
[Note 523: L'impossibilite de determiner le nombre des individus.]
"De ces touts qu'on appelle entiers ou constitutifs, les uns sont
continus, comme la ligne, qui a ses parties continues, et les autres
non, comme le peuple, dont les parties sont desagregees. La division
de ces touts ne s'enon
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