nt condamnee, il l'ait
reprise plus tard et developpee, le theologien se montrant ainsi moins
correct en sa foi que le philosophe. (Voyez l. III, c. II et III, et
dans Abelard, le l. II de _l'Introduction_, c. xvii, et le l. I de la
_Theologie chretienne_, c. v.)]
"Mais une fiction de ce genre parait eloignee de toute verite, car elle
placerait deux ames dans chaque homme. Platon imagine et veut que les
ames de chacun, creees au commencement dans les etoiles correspondantes
(_in camparibus stellis_), viennent prendre appui en des corps humains
pour la creation de chaque homme en particulier, et que les corps soient
animes par celles-la seules, dont la presence est partout suivie
et accompagnee de l'animation, et nos par celle dont une opinion
philosophique admet l'existence egalement, soit avant que le corps soit
anime, soit apres qu'il est dissous et jusque dans le cadavre[538].
[Note 538: Cette phrase se rapporte a la distinction etablie dans le
Timee entre l'ame du monde et l'ame ou les trois ames de l'homme, l'une
immortelle, qui est l'ame intelligente ou connaissante, et les deux
autres mortelles, savoir: l'une male et l'autre femelle; l'une, celle
des volontes passionnees, l'autre, cette des impressions et affections
sensibles; l'une qui reside dans le coeur et l'autre dans le foie.
(Voyez dans les _Etudes sur le Timee_, le t. I, pv 96 et suiv., 187 et
suiv., not. 22 et le t. II, not. 136, 139 et 140.)]
"Ne nous occupons point de celle ame que la foi ne reclame point,
qu'aucune analogie reelle ne recommande, et revenons a l'application de
la division de l'ame generale (du genre ame). Il est demeure en question
pourquoi on a admis tes facultes dans ce tout qui est ame plutot que
dans les autres touts, ou pourquoi on a separe cette division par
facultes des autres divisions des genres par differences. Pour ceux
qui par l'ame generale entendent cette ame du monde inventee par les
platoniciens, ils la mettent evidemment en dehors de toutes les
autres divisions, puisque dans cette seule et meme ame ils admettent
substantiellement toutes les facultes differentielles, la substance de
cette ame les contenant egalement partout, quoique partout elle ne
les exerce pas. Ceux au contraire qui entendent par l'ame generale
l'universel ame (ou l'ame en general), ce qui est plus raisonnable, ils
n'ont pas de raison d'admettre au nombre des divisions par la forme
cette division de l'ame, plutot que celle des autres touts par
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