_intellectus dividens_)[565].
[Note 565: _De Intell._, p. 468-473.--Tout ceci concorde avec ce qui
a ete dit au chapitre precedent sur la division, la description, etc.]
Les concepts simples ou composes sont uns, s'ils consistent dans une
seule jonction, ou dans une seule division ou disjonction; autrement ils
sont multiples. "La jonction, comme la division ou disjonction, est
une, lorsque l'esprit marche continument d'un seul et meme elan, et n'a
qu'une intention mentale, par laquelle il accomplit sans interruption le
cours une fois commence d'un premier concept." Ce langage un peu figure
signifie qu'il y a unite dans un concept, fut-il compose de parties et
de parties successives, lorsque l'esprit le forme par un seul et meme
acte, lorsqu'il n'y a du moins rien de successif dans l'operation
intellectuelle. En effet, quand meme vous prendriez des choses
successives, si vous les combinez de telle sorte qu'en les parcourant
discursivement (_discurrendo_), vous posiez une seule essence; ou bien
quand, par la force d'une seule affirmation, voua assemblez et rendez
reciproquement unis des elements divers par le lien de l'attribution,
par celui de la condition ou du temps, ou par tout autre mode; pourvu
qu'il y ait impulsion mentale unique, il y a unite de concept. Quand je
prononce continument _animal raisonnable_, l'auditeur concoit _animal_
et _rationnalite_ comme une seule chose, il en fait un tout; et
semblablement, quand je dis _animal non-raisonnable_. Peu importe
d'ailleurs que la chose soit reellement ou non comme elle est concue;
le concept n'en existe pas moins. _Caillou raisonnable_ et _chimere
blanche_ sont des concepts uns, comme _animal raisonnable_ et _homme
blanc_. Cette unite se trouve meme dans les propositions transitives,
et dans celles dont les termes sont lies par le cas oblique. Dans le
concept, _la maison de Socrate_, il y a unite comme dans celui-ci,
_maison socratique_. Dans un seul concept peuvent se faire plusieurs
jonctions, plusieurs divisions. Mais l'unite de concept disparait avec
la continuite de l'acte. Les concepts sont bons (_sani_), lorsque par
eux nous entendons les choses comme elles sont; autrement, ils sont
mauvais (_cassi_), et on les appelle opinions plutot que concepts.
"L'opinion, dit Aristote, est la pensee de ce qui n'est pas, plutot que
de ce qui est.[566]" Suivant lui, les concepts sont bons, lorsqu'ils
ressemblent aux choses. Le concept d'_homme_ serait, comme le concept d
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