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les parties separees d'airain qui, reunies, constituent la quantite de
son essence comme matiere) _autrement que dans l'airain et l'espece_
(c'est-a-dire dans la composition de la forme)." Cette composition
n'advient pas n la matiere pour y etre de l'essence de la chose, mais
pour que la substance de l'airain devienne ainsi une statue. La matiere
actuellement jointe aux formes n'est que ce qu'on appelle le _matiere_,
comme l'anneau d'or n'est que l'or etire en cercle, comme la maison
n'est que le bois et les pierres augmentees de la construction.
[Note 539: _Isag._, III.--Boeth., _In Porph._, l. IV, p. 89.]
[Note 540: _De Div._, p. 640.]
"La division dont nous traitons comprend avec la forme substantielle
la forme accidentelle; car la composition de la statue ne parait point
substantielle, puisqu'elle ne cree pas une substance specifique. La
statue ne semble pas en effet une espece, car elle n'est pas une unite
naturelle, mais fabriquee par les hommes, ni un nom de substance, mais
d'accident, le nom de statue etant pris de quelque fait de composition.
En effet, de quelque substance que soit le simulacre, airain, fer ou
bois, des qu'il offre l'image d'un etre anime, c'est une statue. Le
mot de statue parait donc appartenir plus a _l'adjacence_[541] qu'a
l'essence; mais quoique la formation de la statue ne donne pas une
substance specifique, la composition est substantiellement inherente
a la statue (elle y est comme dans son sujet d'inherence), de la meme
facon que la justice au juste. Le juste ne peut etre sans la justice,
la statue sans sa composition; non, il est vrai, par une nature
substantielle, mais par une propriete formelle, qui fait qu'on dit le
juste et la statue. Boece a dit que les differences substantielles du
tyran au roi etaient de prendre l'empire sur les lois et d'opprimer le
peuple sous une domination violente[542]; cependant _roi_ et _tyran_ ne
designent pas des especes, mais des accidents; l'homme est ce qu'il y
a de plus special; point d'especes apres lui. Le mot de Boece signifie
donc que nul ne peut etre investi de la propriete de roi ou de tyran,
s'il n'a fait ce qui vient d'etre dit."
[Note 541: _Ad adjacentiam_, nous francisons ce mot, parce qu'il est
explique par son antithese avec _essence_.]
[Note 542: _De Differ. topic._, l. III, p. 873.]
La troisieme division est celle de la voix ou du mot. Elle divise le mot
en significations ou en modes de significations[543].
[Note 543
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