ons ne serait pas
suffisamment instructive, si l'on ne les comparait entre elles pour
faire ressortir leurs differences[545].
[Note 545: _Dial._, p. 484-489.]
Si vous comparez la division du tout a la distribution du genre, vous
trouvez qu'elles different en ce que la premiere se fait suivant la
quantite, la seconde suivant la qualite. En effet, lorsqu'on distribue
un universel, on n'entend point le prendre dans son integrite, mais
en montrer la diffusion entre tout ce qui y participe. S'agit-il, au
contraire, d'un tout integral, ses parties en divisent la substance,
independamment de toutes qualites et quand meme elles en seraient
depourvues.
Toujours un genre est anterieur a ses especes, un tout posterieur a ses
parties; car les parties sont la matiere du tout, comme le genre est
la matiere des especes. Aussi, comme la destruction du genre supprime
l'espece, quoique la destruction de l'espece laisse subsister le genre,
la destruction de la partie detruit le tout, quoique le tout en
se detruisant n'entraine pas la perte des parties, au moins comme
substance, si ce n'est comme parties.
Chaque espece recoit le genre pour predicat; on ne peut dire la meme
chose du tout pour chaque partie. Il les faut toutes prises ensemble,
pour qu'elles soient le sujet du tout. L'homme est animal, mais la
muraille n'est pas la maison; il y faut la muraille, le toit, etc., tout
pris ensemble, il n'y a d'exception que pour les touts factices,
comme une baguette d'airain, dont le tout divise en deux donnera deux
baguettes d'airain. Mais aussi, comme etant un tout factice, on devrait
peut-etre la classer parmi les substances universelles.
Comparez maintenant la division du mot a celle du genre. Elles different
en ce que le mot se partage en significations propres, le genre
en certaines creations tirees de lui-meme. "Car le genre cree
materiellement l'espece; l'essence generale est transferee dans la
substance de l'espece, au lieu que la substance du mot n'est point
transportee dans la constitution de la chose qu'il signifie. Le
genre est plus universel dans la nature que l'espece, son sujet;
_l'equivocation_ est dans sa signification plus comprehensive que le
mot unique. C'est que le mot n'est pas un tout naturel; il n'appartient
naturellement a aucune chose signifiee; c'est un nom impose par les
hommes. Car le supreme artisan des choses nous a confie l'imposition des
noms, mais il a reserve la nature des choses a sa propre dispos
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