ie. De meme pour le futur.
Si l'avenir est tel que l'annonce la proposition, elle est vraie; sinon,
elle est fausse. Ce que sera le futur est incertain, mais il sera
comme la proposition l'affirme ou comme elle le nie; cela est certain,
c'est-a-dire qu'il est certain que si l'une des propositions est vraie,
l'autre est fausse. Qu'on ne dise point qu'une proposition qui dit ce
qui n'est pas, ne saurait etre vraie. Elle ne serait pas vraie, si elle
disait que ce qui n'est pas est, mais non quand elle dit que ce qui
n'est pas sera. Ce qu'elle dit alors n'est pas, mais peut etre; ainsi la
proposition peut etre vraie.
Mais on a conteste cette application du principe de contradiction en
vertu de la division, comme parle la logique. On a dit: Si de toute
affirmation ou negation divisoire il est necessaire que l'une soit vraie
et l'autre fausse, il en est de meme de ce qu'elles enoncent; alors
necessairement ce qu'enonce la vraie est necessairement, et ce que dit
la fausse necessairement n'est pas. Ainsi des futurs contingents, l'un
est et l'autre n'est pas; il est donc necessaire que l'un soit un jour
et l'autre non. La consequence est que tout arrive necessairement, et
que le conseil et l'effort sont choses vaines. Or, l'experience prouve
qu'il est bon d'etre prudent et de prendre de la peine, et qu'on
influe ainsi sur les evenements; on en conclut la destruction de la
consequence. Le consequent detruit, on remonte a la destruction de
l'antecedent. De ce qu'il n'est pas necessaire que de toutes les choses
que disent les propositions par division, l'une soit et l'autre ne soit
pas, on infere qu'il n'est pas necessaire non plus que de toutes ces
propositions l'une soit vraie et l'autre soit fausse.
On s'appuie pour cela sur ce fait, que beaucoup de choses futures se
pretent a l'alternative, c'est-a-dire peuvent egalement se faire ou ne
se pas faire; par exemple, cet habit, il est egalement possible qu'il
soit coupe ou ne soit pas coupe. Soit, mais pour bien resoudre la
difficulte, il faut savoir trois choses: ce que c'est que le hasard, le
libre arbitre, la _facilite de la nature_; ce sont les expressions de
Boece[483].
[Note 483: Boeth., _De Interp._, ed. sec., p. 364.]
Le hasard est l'evenement inopine qui resulte de causes qui y
concourent, malgre une tendance intentionnelle tout autre. Un homme qui
trouve un tresor dans un champ, le trouve par hasard; pourquoi? parce
qu'il ne le cherchait pas, et que celui qui l'y
|