entre elles, ou de
celles-ci avec d'autres especes? Nullement; la definition de la relation
ne s'applique pas a ces relations-la. Le genre est logiquement anterieur
aux especes, et, bien que les especes le supposent, il ne les suppose
pas, il ne suppose que des especes possibles. Il n'y aurait pas d'hommes
qu'il y aurait encore des animaux. De meme, point de relation necessaire
entre l'espece _homme_ et les especes des plantes, ou les sous-especes
des oiseaux ou des poissons, ou meme les sous-especes des negres ou des
blancs. L'une ne suppose pas les autres. Ce qui est vrai, c'est que si
un genre est completement divise par deux especes prochaines, poser
l'une comme espece, c'est supposer l'autre. On ne peut dire: Il y a dans
le genre animal une espece _raisonnable_, sans dire implicitement
qu'il y a une espece _non raisonnable_. S'il n'y avait que l'espece
_raisonnable_, il n'y aurait pas de difference entre le genre _animal_
et l'espece _homme_. L'un se confondrait dans l'autre, l'animal ne
serait qu'un genre sans espece. Bien plus, si l'homme a ete cree apres
les autres animaux, le genre animal, avant la naissance d'Adam, n'etait
ni genre ni espece qu'en puissance, et non pas en acte; et quoique la
race humaine ne put naitre sans que la division possible du genre devint
necessairement actuelle entre elle et les autres races, c'est-a-dire
sans qu'aussitot le genre et les deux especes fussent realises, il
n'y avait pas eu simultaneite entre l'espece humaine et le reste des
animaux, en depit du rapport necessaire entre les deux especes. Tous les
animaux ne coexistent pas necessairement dans la nature.
Il faut donc modifier le principe d'Aristote, ou ne pas regarder les
deux especes prochaines d'un genre comme de veritables relatifs. Au
reste, la question n'est pas si un genre se divise en deux relatifs,
mais s'il se divise necessairement en deux especes.
Nous touchons ici a la seconde regle et a l'autre autorite. Le genre se
divise-t-il exactement en deux especes prochaines, oui ou non? Si l'on
parle d'une division verbale, soit. Posez une espece du genre, vous
aurez certainement en regard de cette espece tout ce qui, dans le meme
genre, n'offre pas la difference specifique. On peut toujours dire que
le genre se divise en ce qui a telle difference et ce qui ne l'a pas;
mais le second membre de la division n'est pas necessairement une espece
proprement dite. Ce peut etre la collection formee momentanement par
l'espri
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