necessairement vraies ou
fausses? Qui dirait que cette question est au fond celle-ci: Est-il un
Dieu[490]?
[Note 490: Cf. _Arist. Hermen._, IX, XIII.--Boeth., in lib. _de
Interpret._, edit. sec., I. III, p. 367-370.--S. Anselm, _Op., De
concord._, etc., p. 123.--S. Thom. _Summ. theol._, l pars, quiest, XIV.
art. 1, 2, etc.--Voyez aussi dans la troisieme partie de cet ouvrage les
c. II, III, V, et surtout le c. VII.]
Abelard termine par l'exposition du syllogisme ses Analytiques premiers.
C'est, en effet, l'objet fondamental du traite qui porte ce titre dans
l'Organon, et qu'il n'avait pas sous les yeux. La traduction qu'en a
donnee Boece lui etait inconnue, et ce sont les traites du consulaire
romain sur le syllogisme categorique et le syllogisme hypothetique qui
l'ont evidemment initie a cette theorie vitale de la logique. Chose
etrange! Enseigner le syllogisme et ne l'avoir pas etudie dans Aristote!
Nous croyons que cet exemple n'est pas le seul. Les traites elementaires
sur le syllogisme, les commentaires sur les Analytiques ont abonde
pendant plusieurs siecles, et ils ont du souvent tenir lieu de l'expose
concis, serre, algebrique, dans lequel Aristote a si severement condense
l'invincible theorie du syllogisme. La maniere de Boece devait convenir
bien mieux a l'esprit d'erudition, toujours explicateur et diffus, qui
etait le propre des philosophes du moyen age. Mais nous ne les imiterons
pas en rattachant un commentaire au commentaire d'Abelard, et une
analyse sommaire serait illisible. D'ailleurs notre philosophe ne nous
parait avoir rien ajoute au syllogisme, et, a dire vrai, il n'est pas
aise d'ajouter quelque chose a la decouverte d'Aristote[491].
[Note 491: _Dial._ part. II, p. 305-323.--Abelard a traile assez
succinctement du syllogisme, et cette fois il est plus bref qu'Aristote.
On a deja vu qu'il ne connaissait que de nom les Analytiques premiers;
cependant quand il donne la definition du syllogisme, il transerit celle
que contient cet currage dans des termes differents de ceux qu'emploie
Boece dans sa traduction. (_Arist., Analyt. prior.,_ I, 1.--Boeth.,
_Prior Analyl. Interp._ I, 1, p. 468.) Celle-ci d'ailleurs lui etait
inconnus. Ou donc a-t-il pris te teste? car pour le sens, cette
definition est partout. Il faut que celle du Sec. 8 du chapitre; des
Analytiques I, eut ete citee litteralement dans quelque commentateur, et
c'est de la qu'il l'aura tiree. Elle se retrouve identique pour le fond,
ma
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