la, ne sont-elles que
cela? sont-elles en tout de pures pensees?
Les idees des genres et des especes sont des idees universelles (des
universaux); or, les idees universelles sont diversement considerees.
Selon Platon, les idees universelles, en tant qu'elles se rapportent a
plusieurs etres, sont l'unite dans la pluralite, l'un dans l'infini,
comme dit le Philebe. Elles sont les essences de tous les etres, l'etre
par excellence. Les idees, essences, types, formes, principes, sont
eternelles et immuables[426].
[Note 426: Cette doctrine est partout dans Platon. Il faudrait trop
citer pour la justifier; voyez surtout la Republique, III, V, VII et X,
et le Phedon, le Phedre, le Cratyle, le Theetete, le Parmenide. (Cf.
l'_Essai sur la Metaphysique d'Aristote_, par M. Ravaisson, IIIe part.,
l. II, c. II, t. I, p. 291-305 et l'_Hist. de la philosophie_, de
Ritter, l. VIII, c. III, t. II de la trad., p. 216-246.)]
Selon Aristote, les idees ou notions dont il s'agit, etant universelles
(et rien d'universel n'etant substance), ne sont pas substance;
c'est-a-dire qu'elles n'ont pas l'etre proprement dit. Il n'y a de
parfaitement reel que l'individuel[427].
[Note 427: _Cat._, V.--_Analyt. post._, XI et XXIV.--_Met._, III,
VI.]
Selon Zenon et les stoiciens, le general n'est pas une chose, et les
idees qui l'expriment, ne designant aucune chose quelconque, pas meme
le caractere individuel des choses particulieres, qui seules ont de
la verite, ne sont que de vaines images produites par nos facultes
representatives: elles ne sont rien[428].
[Note 428: [Grec: On gar ta eidae oute toia, ae toia, touton ta
genae toia, oute toia.] (Sext. Emp. _adv. logic._, VII, 246.) [Grec: Ou
tina ta koiva.] (Simpl. in _Cat._, fol. 26 b.--Cf. Diog. Laert. VII,
61.--_Hist. de la phil. anc._, par Ritter, l. XI, c. V, t. III de la
trad. p. 459 et 460.) On s'accorde au reste a rattacher cette partie de
la logique stoicienne a l'ecole de Megare, qui parait avoir la premiere
pose formellement les principes du nominalisme. (Cf. Bayle, art.
_Stilpon._--Ritter, l. VII, c. V; t. II. p. 121.--Rixner, _Handbuch der
Gesch. der Phil._, t. II, p. 182.--Tennemann, _Gesch. der Phil._, t.
VIII, part. I, p. 162. Voy. ci-apres c. VIII.)]
Or, soit qu'elles ne subsistent qu'imparfaitement, comme le veut
Aristote, soit qu'elles ne subsistent pas du tout, comme le disent les
stoiciens, soit meme qu'elles subsistent comme l'entend Platon, elles
sont necessaireme
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