iebus_[445];
_De Intellectibbus[446]_;
_Glossae in Porphyrium_,--_in Categorias_,--_in librum de
Interpretatione_,--_in Topica Boethii_[447].
[Note 445: Ouvrages inedits, p. 173, p. 605.]
[Note 446: Cousin, _Fragm. philos._, t, III, p. 401.]
[Note 447: Ouvr. ined., p. 651-677-695-803.--Comme nous n'ecrivons
point un ouvrage d'erudition, nous nous contenterons, a une seule
exception pres, de l'examen des ecrits imprimes. Il y aurait encore plus
d'un manuscrit a decouvrir; aux ouvrages cites dans ce chapitre nous
n'avons joint qu'un manuscrit. Voyez ci-apres chap. X.]
Nous prendrons la Dialectique pour point de depart, en y rattachant les
Gloses sur Porphyre, Aristote et Boece. Ainsi nous nous formerons de
la logique d'Abelard et des scolastiques une idee generale qui nous
conduira a l'esquisse psychologique contenue dans le _de Intelletibus_,
et a la question des universaux traitee dans le fragment _sur les Genres
et les Especes_, veritable specimen de la metaphysique du temps.
Deux des livres de la Dialectique contiennent des preambules ou
l'auteur, se mettant en scene, donne ce spectacle que, de longtemps, ne
cesseront pas d'offrir les philosophes, celui d'une conviction savante
et fiere aux prises avec la malveillance qui l'attaque, ou l'ignorance
qui la meconnait. Traduisons ces deux morceaux qui seront comme le
prologue de l'ouvrage.
"Mes rivaux ont imagine la calomnie d'une accusation nouvelle contre
moi, parce que j'ecris beaucoup sur l'art dialectique; ils pretendent
qu'il n'est pas permis a un chretien de traiter des choses qui
n'appartiennent point a la foi. Or, disent-ils, non-seulement la
dialectique est une science qui ne nous instruit point pour la foi,
mais elle detruit la foi meme, par les complications de ses arguments.
Vraiment il est admirable qu'il ne me soit pas loisible de traiter ce
qu'il leur est permis de lire, ou que ce soit mal d'ecrire ce dont la
lecture est permise. Cette intuition meme de la foi dont ils parlent ne
serait pas obtenue, si l'usage de la lecture etait interdit. Retranchez
la lecture, la connaissance de la science s'aneantise. Si l'on accorde
que l'art[448] combat la foi, on avoue evidemment que la foi n'est
pas une science. Or une science est la comprehension de la verite des
choses, et c'est une science que la sagesse dans laquelle consiste la
foi. Elle est le discernement de l'honnete ou de l'utile. La verite
n'est pas contraire a la verite; car si l'on peut
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