upreme aura mis un terme a l'envie comme a notre existence, et
chacun trouvera dans cet ecrit ce qui est necessaire a l'enseignement.
En effet quelque le prince des peripateticiens, Aristote, ait touche les
formes et les modes des syllogismes categoriques, mais brievement et
obscurement, comme un homme habitue a ecrire pour des lecteurs deja
avances; quoique Boece ait donne en langue latine le developpement des
hypothetiques, prenant un milieu entre les ouvrages grecs de Theophraste
et ceux d'Eudeme, qui l'un et l'autre en ecrivant sur ces syllogismes,
avaient, dit-il, meconnu la juste mesure de l'enseignement, l'un
troublant son lecteur par la brievete, l'autre par la diffusion[454]; je
sais cependant qu'apres eux il reste dans ces deux parties de la science
une place a nos etudes pour constituer une doctrine complete. Les choses
donc sommairement traitees ou tout-a-fait omises par eux, nous esperons
dans ce travail les mettre en lumiere, corriger ca et la les erreurs
de quelques-uns, concilier les dissidences schismatiques de nos
contemporains et resoudre les difficultes qui divisent les modernes, si
j'ose me promettre une si grande oeuvre. J'ai la confiance, grace a
ces ressources d'esprit qui abondent en moi et avec le secours du
dispensateur des sciences, d'achever des monuments de la parole
peripateticienne qui ne seront ni moins nombreux ni moindres que ceux
des Latins celebres par l'etude et la doctrine, au jugement de qui saura
comparer nos ecrits avec les leurs et reconnaitre equitablement en quoi
nous les aurons atteints ou depasses, comment nous aurons developpe
leurs pensees, la ou eux-memes ne l'avaient pas fait. Car je ne crois
pas qu'il y ait moins d'utilite et de travail a bien exposer par la
parole qu'a bien inventer les pensees.
[Note 452: _Dialect._, pars II, p. 227.]
[Note 453: Peut-etre faudrait-il traduire: _a suivre notre dessein_;
il y a dans le texte: _nostro proposito cedendum_.]
[Note 454: C'est Boece qui met ainsi Abelard en mesure de juger si
pertinemment Theophraste et Eudeme, disciples d'Aristote, les premiers
en date de ses commentateurs, et dont nous n'avons pas conserve les
ouvrages. (Boeth. _Op._, De Syll. Hyp. 1. I, p. 600.--_De la Logique
d'Arist._, par M. Barthelemy Saint-Hilaire, t. II, p. 130.)]
Or il sont trois dont les sept manuscrits sont tout l'arsenal de la
science latine en matiere de dialectique. D'Aristote, en effet, deux
ouvrages seulement ont ete jusqu'ici mis a
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