)_, et comme sans
tout cela l'on n'est pas, c'est d'etre.
[Note 414a: _Met.,_ VII, III; et t. II, p. 6 de la traduction.]
Ainsi nous voyons comment en scolastique, essence, substance, etre,
sont des mots qui peuvent successivement se reduire les uns aux
autres, malgre la nuance qui les distingue, et comment on peut dire
indifferemment qu'ils designent ou le premier attribut ou ce qui est
anterieur a tout attribut. La meilleure maniere d'exprimer ce qu'on
entend par la premiere categorie, c'est de dire ce que dit souvent
Aristote, la premiere categorie, c'est [Grec: Ti esti kai tode ti], et
plus simplement [Grec: Ti] (_quoddam_).
Mais nous venons de voir que l'on pouvait considerer comme attribut ce
qui consiste precisement a etre sujet de tous les attributs. C'est ce
qu'exprime positivement cette phrase de forme plus moderne: "Tout etre
_a_ une substance." Cette expression vient d'une propriete de l'esprit
humain, qui, ne percevant rien directement que par les qualites,
qualifie toujours quand il concoit, et ne peut concevoir la substance
sans l'eriger, en quelque sorte, en predicat d'elle-meme. Or de meme
qu'on vient de prendre comme attribut, ce qui n'est reellement pas
attribut, (car l'attribut suppose un sujet, et l'attribut dont nous
venons de parler, consiste precisement a etre sujet), ne peut-il pas se
faire que par une extension inverse, l'esprit prenne substantiellement
les autres, categories qui ont beaucoup plus sensiblement le caractere
d'attribut?
Elles ont ce caractere; car Aristote, apres avoir dit: "Etre signifie ou
bien l'essence, la forme determinee, ou bien la qualite, la quantite
et le reste," remarque tres a propos, qu'entre le premier sens qui
est l'etre premier ou la premiere categorie et les autres choses qui
s'expriment aussi par etre, il y a cette difference qui, si l'on appelle
celles-ci etres, c'est parce qu'elles sont ou qualite de l'etre premier
ou quantite de cet etre, parce qu'elles sont des modes enfin. "Aucun de
ces modes," ajoute-t-il, "n'a par lui-meme une existence propre, aucun
ne peut etre separe de la substance.... Ces choses ne semblent si fort
marquees du caractere de l'etre que par ce qu'il y a sous chacune
d'elles un etre, un sujet determine, et ce sujet, c'est la substance,
c'est l'etre particulier qui apparait sous les divers attributs.... Il
est evident que l'existence de chacun de ces modes depend de l'existence
meme de la substance. D'apres cela, la substance sera
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