e.]
[Note 421: "Porphyrii Isagoga ([Grec: Eisagogae]) seu de quinque
vocibus. Tractatus II." Les cinq voix sont en grec _genos, diaphora,
eidos, idiov, sumbibaechos_. (In Arist. _Op._, edit, de Duval, 1654, t.
I, p. 1.)]
Nous avons vu comment les degres metaphysiques etaient places au-dessous
des categories. L'existence, Aristote aidant, a ete distribuee et
mesuree a celles-ci d'une maniere que nous voudrions avoir rendue
suffisamment claire. Cependant on aura remarque deux points:--la
substance est le nom de l'etre premier; les neuf autres predicaments
sont de l'etre en second.--Les dix pris ensemble sont, a des titres
inegaux, des choses, et en un sens, des universaux.
Maintenant nous avons vu que la substance est eminemment l'etre en
soi et qu'elle communique l'etre aux categories collaterales. Si vous
descendez de ce premier degre au dernier, de ces _maxima_ de generalite
aux _minima_, ou de la substance en general a l'individu en particulier,
vous trouvez apparemment que l'individu existe et qu'il est etre,
essence, substance. L'etre n'a donc pas deperi en descendant du sommet
au bas de l'echelle, il a persiste en passant par tous les degres.
Ainsi, existence a tous les degres; essence, corps, animal, homme,
Socrate, tout cela existe. Mais quoi! a chaque degre une forme nouvelle
est venue constituer une nouvelle essence; ainsi donc autant d'essences
que de degres, sans compter qu'au-dessous de chaque genre il y a plus
d'une espece, au-dessous de chaque espece, plusieurs individus. Puisqu'a
chaque degre une forme distinctive est venue constituer une essence, les
essences, hierarchiquement subordonnees, sont distinctes, differentes
les unes des autres. Ce sont des etres essentiellement et numeriquement
differents. Ainsi il y a des corps, et ce n'est pas la un genre; il y
a des genres (_-animal_, etc.), ce ne sont pas des especes; il y a
des especes (_homme_, etc.), ce ne sont pas des individus. Que leur
manque-t-il a chacun, corps, animal, homme, pour l'existence, pour etre
chacun a leur degre une essence determinee? n'ont-ils pas la matiere
et la forme, la matiere donnee par le degre superieur, la forme dans
l'attribut generateur qui les constitue? Et comme originairement la
substance a ete le point de depart, et qu'elle n'a disparu a aucun des
degres, jusques et y compris celui de l'individu, ils ont tous et
chacun la realite entiere, la condition de l'etre, l'etre premier, une
existence substantielle et dete
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