ctions;
il confond assez frequemment tous ces mots d'attributs, de modes, de
qualites, etc.; la dialectique etait fort precise sur ce point.
D'abord, nous avons vu mettre au sommet de l'echelle les attributs ou
genres _les plus generaux_, sous le nom de predicaments.
Parmi eux, il en est un special qui se nomme la _qualite_: une chose est
bonne ou mauvaise, voila la qualite; une chose est assise ou debout, ce
n'est pas la qualite, c'est la situation.
Comment une essence se realise-t-elle? par l'adjonction d'une
determination actuelle a la matiere en puissance, et cette determination
actuelle qui ressemble a la qualite, en ce qu'elle qualifie l'etre, a
cependant un caractere exclusif de cause creatrice ou formatrice qui
la distingue de tout autre attribut, et c'est pourquoi on l'appelle
_forme_. Comme cette forme, en s'adjoignant ce qui lui sert de matiere,
convertit la substance et cause la formation d'une essence nouvelle, on
l'appelle _forme substantielle, forme essentielle_ et quelquefois aussi
_essence formelle_[419].
[Note 419: Ces expressions sont telles que les Latins ont preferees
pour rendre ce qui est autrement dit dans Aristote, et elles sont
devenues sacramentelles en scolastique. Aristote appelle presque
toujours [Grec: to ti aen sinai] ce que le moyen age nommait _forme
essentielle_ ou _substantielle_, et les traducteurs de sa Metaphysique
n'ont pas fait difficulte d'employer cette derniere expression. (L. I,
c. II et l. VII, c. IV et suiv., t. I, p. 12 et t. II, p. 8.) Cependant
ne denature-t-elle pas la doctrine d'Aristote? ne lui donne-t-elle pas
une apparence exageree de realisme: presque de platonisme? Buhle a ose
dire contrairement a l'opinion etablie: "Aristote n'admettait pas les
formes substantielles, qui n'eussent ete autre chose que les idees de
Platon." (_Hist. de la phil._, Introd., sect. 3, trad. de Jourdan, t. 1,
p. 687.) C'ets aller trop loin. Aristote emploie souvent dans le sens
d'essence les mots [Grec: morphae, eidos, logos] meme (ce dernier mot
pour definition comme souvent _ratio_ chez les scolasliques). [Grec: Ho
logos taes ousias](_Met_., v, 8). [Grec: Eidos de lego to ti aen einai
ekatton kai taen protaen ousian] (_Met._, VII, 7). Hae ousia gar esti to
eidos, to enon] (_ib._ 12) [Grec: Hae morphae kai to eidos touto d'estin
o logos o taes ekastou ousias] (_De gen. et corr._, II, 8) [Grec: Ti de
os to eidos; to ti aen einai]. (_Met._, VII, 4.) On pourrait multiplier
les cita
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