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ordes du Nord. Les peuples de notre Occident n'avaient point de culture qui leur fut propre. Leur litterature indigene, s'il est permis de donner ce nom aux essais informes de la poesie druidique, avait peri comme les arts, les moeurs, le culte de la vieille Gaule. Les idees et les lettres, les arts de l'imagination et ceux de l'industrie, tout, jusqu'a la religion, avait ete comme importe a nouveau dans ces regions, theatre de l'eclatante civilisation de la moderne Europe. Les hommes livres aux travaux de l'esprit, n'etaient donc encourages par aucun exemple, autorises par aucun succes, a penser, a ecrire d'apres eux-memes, a inventer pour leur compte, a essayer enfin d'une veritable et complete originalite. Pour les sciences et les lettres, la Grece et Rome; pour la religion, le Midi et l'Orient, c'est-a-dire encore Rome et la Grece; voila leur exemple et leur loi. Ils ne demandaient ni a leur sol ni a leur ciel ces productions spontanees que le temps seul seme a pleines mains dans les terres fecondes. Ils attendaient tout de ceux de qui tout leur etait venu. Or, que leur venait-il desormais de ces peuples jadis leurs vainqueurs, et qui, contraints de ceder l'espace et le pouvoir a de nouveaux et barbares conquerants, etaient restes les maitres spirituels des premiers vaincus? Que leur venait-il de ces regions ou se levait encore pour eux le soleil de l'intelligence? rien d'abord que la grande voix de la religion, qui etait elle-meme ou qui voulait etre quelque chose de definitif et d'immuable, rien que les derniers echos de la parole grecque qui s'etait tue, mais qui retentissait encore. Les ecrits des hommes qui ont trace leurs noms aux dernieres pages des fastes de la litterature ancienne, ne sont que des compilations plus ou moins methodiques, des expositions quelquefois raisonnees de systemes anterieurs, des traductions d'idees enfin, quand ce ne sont pas de simples versions de textes. Ceux donc qui devenaient leurs disciples, ceux qui dans le nord de l'Europe s'adonnaient, entre le VIIe et le XIe Siecle, aux choses de l'esprit, se faisaient pour la plupart de purs erudits, c'est-a-dire des penseurs sans liberte, instruits par des ecrivains sans originalite. C'est par le milieu des commentateurs, c'est a travers un nuage que parvenaient jusque dans les Gaules les rayons affaiblis des brillantes constellations qui avaient surgi derriere la colline de l'Acropolis, et dore de leur eclat le faite blanchissant du templ
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