Livre des sentences_, dont on
croit que le fondement est dans le _Sic et non_ d'Abelard. Ses disciples
les plus averes sont Berenger et Pierre de Poitiers, Adam du Petit-Pont,
Pierre Helie, Bernard de Chartres, Robert Folioth, Menervius, Raoul de
Chalons, Geoffroi d'Auxerre, Jean le Petit, Arnauld de Bresce, Gilbert
de la Porree[362]. Mais les historiens de la philosophie lui donnent
pour disciples, non sans raison peut-etre, tous ceux qui cinquante ans
durant apres lui, enseignerent par leurs lecons ou leurs ecrits la
dialectique et la theologie rationnelle. Ce qui est certain, c'est que
la scolastique, cette philosophie de cinq siecles, ne cite point de plus
grand nom, et consent a dater de lui. Ceux qui, dans l'ecole, l'ont
precede, egale, surpasse, sont restes au-dessous de lui dans la memoire
des hommes.
[Note 359: "Mirabilis philosophus." Roh. autiss., _Chron., Rec. des
Hist._, t. XII, p. 203. "Magister in scientia celeberrimus." Alberic.
_Chron., id._ t. XIII, p. 700. "Philosophus cui nostra parem, nec prima
secundum saecula viderunt." _Ex chron. britann. id._ t. XII, p, 558.]
[Note 360:
Gallia nil majus habuit vel clarius isto.
(Epitaph. _Ex Chron._ Rich. pict., _Rec. des Hist._, t. XII, p. 415.)
Petrus.... quem mundus Homerum
Clamabat.
(Seconde epitaphe attribuee a Pierre le Venerable.)
Plangit Aristotelem sibi logica nuper ademptum,
Et plangit Socratem sibi moerens Ethica demtum,
Physica Platonem, facundia sic Ciceronem.
(Epitaphe attribuee au prieur Godefroi, par Rawlinson.)]
[Note 361: Crevier, _Hist. de l'Universite_, t. I, p. 171.--_Essai
sur la vie et les ecrits d'Abelard_, par madame Guizot, p. 330.]
[Note 362:
Inter hos et allos in parte remota
Parvi pontis incola (non loquor ignota).
Disputabat digitis directis in tota,
Et quecumque dixerat erant per se nota.
Celebrem theologum vidimus Lombardum,
Cum Yvone, Helyum Petrum, et Bernardum,
Quorum opobalsamum spirat os et nardum;
Et professi plurimi sunt Abaielardum.
Ces vers sont de Walter Mapes (p. 28 du recueil deja cite. Voy.
ci-dessus, not. 1 de la page 168). Tous les noms qu'on vient de lire
sont connus, a l'exception de cet Yvon ou Ives dont parle le poete
anglais. On ne cite au XIIe siecle sous ce nom que saint Ives, eveque
de Chartres, et un prieur de Cluni, qui fut appele _Scolasticus_; mais
celui-ci est mort cent ans avant la mort de Mapes. Voyez les articles
de tous ces savants dans l'
|